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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 3.djvu/86

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Quand le nettoyage de la plaque est terminé, on procède à son polissage. Cette opération se fait à l’aide d’une planchette de forme particulière, sur laquelle on assujettit fortement la glace. On voit cet appareil représenté ici (fig. 32). Sur la planche AB, plate et munie d’un manche, on place la glace ab, que l’on maintient fixe contre le rebord B, au moyen d’un arrêt mobile e. Cet arrêt e peut glisser dans la coulisse cd. Quand il touche la plaque, on le fixe à l’aide de la vis de fer f, qui est placée derrière la planchette, et que nous représentons à part.

La glace étant ainsi assujettie, on la frotte avec un tampon de papier de soie, enduit d’une pâte, composée de terre pourrie, imbibée d’alcool et d’ammoniaque.

Fig. 32. — Planchette pour le polissage des glaces.

Lorsque la plaque est suffisamment polie, on la détache de la planchette, pour la placer sur des feuilles de papier ; puis on l’essuie parfaitement avec un linge sec, ou une peau de daim. On reconnaît qu’elle est bien nettoyée, lorsqu’en y projetant l’haleine, la vapeur aqueuse se condense uniformément à sa surface, sans laisser à découvert ni points ni lignes.

Les glaces ainsi polies, sont conservées à l’abri de l’air et de la poussière dans des boîtes à rainures, en zinc ou en fer-blanc (fig. 33).

Fig. 33. — Boîte à rainures pour conserver les glaces polies.

L’application du collodion sur la glace est une opération délicate, qui exige quelque habileté de la part de l’opérateur. Voici comment on l’effectue. On place la glace horizontalement, sur un tampon d’étoffe, ou sur une ventouse en caoutchouc ; ou bien, on la tient dans une main, puis de l’autre main, on verse le collodion dans un coin de la glace comme le représente la figure 34. En inclinant légèrement cette dernière, on fait descendre le collodion vers la partie inférieure de la plaque, de façon à la recouvrir entièrement. Il faut éviter les temps d’arrêt, car, si petits qu’ils soient, ils suffisent pour produire à la surface de la couche de collodion, des stries qui seraient nuisibles à la pureté du cliché.

Fig. 34. — Collodionnage d’une glace.

La glace étant entièrement recouverte de liquide, on reçoit l’excédant dans un flacon, en le faisant écouler par l’angle opposé