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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 3.djvu/98

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dissolution d’azotate d’argent, additionnée de quelques gouttes d’acide acétique. Dans l’immersion de la glace, on évite le moindre temps d’arrêt, dont le résultat serait la production de stries à la surface de l’albumine.

Le développement de l’image, après sa production dans la chambre noire, se fait dans un bain formé d’eau, d’acides gallique, pyrogallique et acétique, le tout additionné d’alcool. Quant au fixage, il se fait à l’hyposulfite de soude.

Les clichés qu’on obtient ainsi, servent à donner des épreuves positives sur papier, par le procédé habituel que nous avons déjà décrit.

Le major Russell a obtenu d’excellents résultats en remplaçant l’albumine par une dissolution aqueuse de tannin.

Le procédé au collodion sec est plus lent, il est vrai, que le procédé au collodion humide ; mais il est beaucoup plus rapide que les autres procédés à l’albumine seule, ou au procédé sur papier sec, qu’il nous reste à décrire. Il rend les plus grands services au paysagiste, au photographe voyageur, en permettant de fixer rapidement, et d’une manière définitive, les vues les plus diverses et les effets les plus variés. C’est, du reste, la seule application que l’on fasse aujourd’hui du procédé au collodion sec.

Procédé à l’albumine. — Dans l’exposé que nous faisons des différents procédés photographiques, nous ne suivons pas l’ordre historique de leur découverte. Nous avons déjà parlé des plus récents, parce que ce sont les plus employés aujourd’hui : il nous reste, en traitant du procédé à l’albumine, ainsi que du procédé au papier ciré ou albuminé, à passer en revue quelques procédés particuliers qui présentent de l’intérêt plutôt comme recherches scientifiques que comme méthodes opératoires.

Les photographes avaient, depuis longtemps, été frappés des propriétés remarquables de l’albumine. Cette matière, étendue en couche mince, sur une glace, donne, en se desséchant, une pellicule insoluble dans l’eau, mais qui se laisse pénétrer par tous les réactifs usités en photographie. M. Niépce de Saint-Victor, comme nous l’avons dit dans la partie historique de ce travail, a donné le premier le procédé à suivre pour obtenir de bonnes épreuves sur une lame de verre recouverte d’albumine. Ce procédé fut suivi jusqu’au jour où le collodion fut découvert. C’est ce même procédé, c’est-à-dire le procédé à l’albumine, sur lequel nous avons maintenant à revenir, et que nous allons décrire.

Pour préparer l’albumine destinée à être étendue en couche mince sur la lame de verre, on prend des blancs d’œufs, et on y ajoute de l’iodure de potassium ; puis on bat ce mélange, jusqu’à ce qu’on l’ait entièrement transformé en mousse épaisse. Cette mousse, abandonnée à elle-même pendant vingt-quatre heures, se réduit en un liquide qu’on peut employer après l’avoir décanté.

Avant d’étendre l’albumine sur la glace, il faut nettoyer cette dernière avec le plus grand soin, pour les raisons que nous avons données en parlant du procédé au collodion sec.

L’application de l’albumine est une opération délicate, qui exige quelque attention de la part de l’opérateur. Voici comment on y procède. On place la glace sur une table ; puis, avec une pipette pleine d’albumine, on va d’un bord à l’autre en laissant écouler le liquide successivement, et en ne mettant aucun intervalle entre deux traînées d’albumine. On avance peu à peu, et bientôt la glace est entièrement recouverte.

On peut encore verser, au centre de la glace, une quantité d’albumine suffisante pour la recouvrir entièrement ; puis, avec une baguette, on l’étend dans tous les sens. L’important est que la couche d’albumine se dessèche promptement, afin qu’elle ne soit pas altérée par les poussières atmosphériques qui feraient corps avec elle.

On fait usage, pour obtenir le double résultat d’étaler bien régulièrement la couche liquide