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Fig. 81. — Voiture pour le transport du gaz comprimé.


rage, ou à cesser l’abonnement. Il fallait alors remporter le gazomètre à l’usine, ou l’établir chez un autre abonné. Ces opérations de déplacement et d’installation nouvelle, entraînaient de grands frais. Disons enfin que le gaz renfermé dans un gazomètre, perd de plus en plus de son pouvoir éclairant, par suite de la condensation, qui se fait au bout d’un certain temps, des vapeurs des divers hydrocarbures qui existent toujours dans le gaz de l’éclairage et qui ajoutent à son éclat. Une fois ces vapeurs revenues à l’état liquide, le gaz perd de son titre.

Pour toutes ces raisons, le gaz portatif n’est plus distribué aujourd’hui qu’à l’état comprimé.

Il existe à Paris, rue de Charonne, une usine de gaz portatif, d’une certaine importance. Quelques détails sur cette usine feront apprécier à sa juste valeur le rôle du gaz comprimé dans l’industrie de nos jours.

C’est le bog-head, cette espèce de schiste bitumineux si riche en gaz éclairant, que l’on distille à l’usine de Charonne, pour produire le gaz portatif. Le bog-head, que l’on extrait d’un de ses principaux gisements, situé en Écosse, aux environs de Glascow, est un silicate d’alumine, contenant près de 60 pour 100 de bitumes divers, lesquels, par la distillation, se réduisent presque totalement en gaz éclairant. Aussi le gaz extrait du bog-head est-il doué d’un pouvoir éclairant quatre fois supérieur à celui du gaz retiré de la houille.

On distille le bog-head, à l’usine de la rue de Charonne, dans des cornues qui diffèrent peu de celles que l’on emploie pour la fabri-