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manière très-différente sous le rapport de l’entrée de l’air. Ceux qu’on nomme becs sans ombre (fig. 87) ont la plus libre entrée d’air ; on les appelle ainsi parce que le corps du bec, étant très-petit, projette très-peu d’ombre. Ils ne conviennent qu’à un gaz d’un assez grand pouvoir éclairant.

On limite davantage d’ordinaire, l’entrée de l’air, en donnant à ces becs la forme représentée par la figure 88.

Fig. 88. — Bec d’Argand.

Dans les becs dits économiques, l’entrée de l’air est limitée jusqu’à l’extrême. Cette disposition réduit la dépense du gaz, mais elle donne souvent une flamme rouge et fumeuse, surtout lorsque, après un long usage, la poussière a obstrué une partie des ouvertures de l’anneau.

Dans le bec Dumas, qui est très-usité en France, on trouve réalisés, par une foule de dispositions secondaires, les obstacles au passage de l’air ayant pour effet d’amener l’échauffement préalable de l’air avant le moment de sa combustion. La figure 89 fait voir la route compliquée que doit suivre le gaz avant de parvenir jusqu’à la flamme. Arrivant par le tube A, le gaz s’engage dans le tube bifurqué BB. Il en sort par les petits orifices a, a ; puis, il arrive dans le canal annulaire qui est formé par les parois du cylindre D et celles de l’enveloppe dans laquelle est placé le même cylindre. Un cercle pourvu de cannelures, C, le divise et sert encore à retarder son passage, et à l’échauffer jusqu’à ce qu’il arrive enfin au contact de la flamme, qui brûle autour de la couronne ee.

La figure 90 représente en coupe les petites dispositions que représentait en élévation la figure 89. Les mêmes lettres indiquent les mêmes organes sur l’une et sur l’autre figure.

Nous donnons enfin (fig. 91) le bec Dumas dans son ensemble.

Fig. 89. Bec Dumas
(partie intérieure).
Fig. 90.
Coupe du bec Dumas.

Les becs à faible accès d’air produisent une flamme qui est d’un grand volume, relativement à leur faible consommation. C’est ce qui les a fait nommer becs économiques. Mais n’oublions pas que l’intensité lumineuse du gaz de l’éclairage diminue à mesure que la flamme s’agrandit.

On a proposé, sous différents noms, un nombre considérable de petits appareils, ayant pour but de réduire la dépense du gaz, tout en fournissant une même quantité de lumière. Presque tous ces appareils reviennent à interposer à l’intérieur de la flamme, au-dessus du bec, certaines matières, telles que de la pierre ponce, ou des disques de métal inoxydable. Ces corps étrangers n’ont d’autre résultat que d’agir comme régulateurs, en diminuant la vitesse d’écoulement du gaz.