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Quoiqu’ils ne fournissent pas le maximum d’effet éclairant, leur usage est cependant avantageux, parce que les corps étrangers ainsi interposés, ont la propriété de condenser de petites quantités d’hydrocarbures, qui brûlent dans la flamme et que le gaz aurait entraînées.

Fig. 91. — Bec Dumas avec son verre.

C’est sur le même principe qu’est fondé l’emploi d’un anneau de platine, placé dans la flamme, très-près de la fente du bec. Le platine n’agit point ici, comme on pourrait le croire, en émettant une lumière propre, par suite de son incandescence, car il s’échauffe à peine. Il ne fait qu’écraser, pour ainsi dire, le gaz à sa sortie, et mettre obstacle à son écoulement. Il ne produit pas, du reste, d’effet sensible sur le bec à large fente, ni sur le bec Manchester.

Des expériences furent faites, il y a quelques années, dans les candélabres de la ville de Paris, pour s’assurer des avantages de ce dernier système. On plaça près des becs, de petits corbillons de platine. Mais on ne constata aucun avantage particulier, et l’expérience ne fut pas poussée plus loin. Le platine peut, d’ailleurs, être remplacé ici par tout autre métal.

Pour terminer ce chapitre, nous parlerons des appareils destinés à l’éclairage des rues, et de ceux qui sont en usage dans les appartements.

Pour que l’éclairage des rues soit efficace, il faut placer les lanternes à environ 30 mètres de distance les unes des autres, avec des becs consommant de 125 à 140 litres à l’heure. La distance des lanternes ne doit pas être de plus de 40 mètres. On place les lanternes alternativement de chaque côté de la rue. Lorsqu’une rue débouche sur une autre, on cherche à répartir les lanternes de telle sorte qu’une d’elles se trouve soit à l’un des angles, soit en face de cette rue, de cette manière le gaz éclaire les deux rues à la fois. Si deux rues se croisent, on place la lanterne à un des deux angles. Sur les places, on n’éclaire souvent que les trottoirs le long des maisons ; mais si les places sont grandes, ou que la circulation y soit importante, il est bon d’éclairer le milieu, soit par plusieurs candélabres à une flamme convenablement répartis, soit par un seul candélabre à plusieurs flammes.

Les refuges pour les piétons, qui commencent à être établis dans les points de Paris où la circulation est très-active, offrent un emplacement excellent pour y établir un groupe de lanternes à gaz.

Les candélabres sont placés à quelque distance des maisons, le long du trottoir. Cependant, on commence à abandonner ce système, à Paris, pour en revenir aux consoles simplement plantées contre les façades des maisons. D’autres fois on applique un candélabre, de forme ordinaire, contre le mur même