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destinée à ralentir le courant d’air, afin de remédier à l’instabilité de la flamme et d’en augmenter l’éclat. L’air étant forcé de pénétrer par les mailles de cette enveloppe, est retardé dans son mouvement, par suite du frottement qu’il éprouve dans les nombreux orifices qu’il doit traverser. La flamme devient parfaitement tranquille. En outre, l’air, échauffé d’avance par son contact avec les fils métalliques, n’enlève plus une si grande quantité de calorique à la flamme.

La figure 98 représente cette disposition de l’appareil.

La toile métallique peut être remplacée par une feuille de laiton, fendue longitudinalement et parallèlement dans tout son pourtour. L’effet est le même, avec cet avantage que la poussière s’y accumule moins. Le bec n’est autre chose alors que le bec Dumas que nous avons déjà représenté (page 160).

Depuis quelques années, la porcelaine a été substituée au cuivre. La figure 99 représente le bec de gaz à double courant d’air pourvu d’une cheminée de porcelaine, et d’un godet inférieur, de la même substance, percé de trous.

Fig. 99. — Bec de porcelaine.

La porcelaine présente de grands avantages sur le cuivre. Elle est peu conductrice de la chaleur, plus dure que le cuivre ; elle est inaltérable à l’air, très-résistante au nettoyage ; elle exige moins d’entretien, et fournit une flamme plus régulière, parce que la dimension des trous reste toujours la même.

À l’origine, les compagnies basaient la vente du gaz sur la durée de l’éclairage. Mais ce système était défavorable pour elles, en ce que l’abonné pouvait clandestinement prolonger le temps de son éclairage, ou bien consommer une trop grande quantité de gaz, en employant, malgré les inconvénients qui en résultaient pour lui-même, une flamme de trop grandes dimensions. On a adopté depuis longtemps une mesure qui concilie tous les intérêts : on vend le gaz au volume.

Puisque le gaz est vendu d’après le volume de matière brûlée, il faut que les compagnies puissent, ainsi que le consommateur, déterminer exactement ce volume. Tel est l’objet des appareils connus sous le nom de compteurs. La disposition de ces appareils varie beaucoup, mais leur construction repose toujours sur le même principe, qui est d’ailleurs très-remarquable, comme conception mécanique.

Le compteur à gaz, dont l’invention est due à Samuel Clegg, consiste essentiellement en une capacité de dimensions connues, qui se remplit de gaz et s’en vide alternativement. Un tuyau amène le gaz dans un auget intérieur rempli d’eau. Cet auget se soulevant, permet au gaz de se répandre dans la partie supérieure de l’appareil, d’où il s’échappe par un tube qui le conduit aux becs. En même temps un second auget se remplit de la même manière. Pendant tout le temps de son passage, le