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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/193

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quelle passe la corde qui porte la série des tiges de fer destinées à descendre dans la terre, et se terminant par l’outil perforateur en acier trempé. À l’autre bout de la corde sont attachés un certain nombre de cordeaux. Chaque ouvrier tient à la main un de ces cordeaux, qui sert à soulever en l’air le trépan, descendu au fond du trou. Quand, par la force des hommes, le pesant outil a été soulevé à une certaine hauteur, un décliquetage le fait retomber à l’intérieur du trou, à peu près comme on le fait pour enfoncer les pilotis dans les rivières, à l’aide du mouton.

L’extrémité supérieure de la tige est filetée, et passe dans un écrou à pas très-allongé ; de telle sorte qu’en descendant, toute la tige de fer, qui porte à son extrémité inférieure le trépan perforateur, prenne un mouvement de rotation sur un axe. Le trépan, qui est attaché au bout de cette tige de fer, est de forme circulaire et de même diamètre que le puits ; il n’est large que de 8 ou 10 centimètres, car il n’est pas nécessaire que le puits ait de plus grandes proportions. Les dents de la couronne du trépan sont taillées dans le sens du mouvement de rotation que reçoit l’outil.

Nous n’avons pas besoin de dire qu’avec cet appareil, comme avec le précédent, l’action des hommes peut être remplacée par une machine à vapeur employée à soulever le pesant outil.

On voit deux derricks dans la figure 108 (p. 185) qui représente l’exploitation d’une source de pétrole. L’échafaudage reste toujours en place après l’opération, car on en a toujours besoin pour nettoyer, déblayer le fond du puits, et le dégager des obstacles accidentels qui peuvent y arrêter le cours de l’huile. Près de l’un des derricks, on voit les cuves qui servent à recueillir le liquide, à mesure qu’il sort de terre. Sur l’un des puits placés au second plan de la même figure, on a représenté le jet de gaz et d’eau, qui arrive dans les premières périodes de l’opération, et qui annonce la prochaine irruption du pétrole.

La profondeur du puits à creuser pour arriver à la nappe oléifère, n’est jamais considérable, et c’est là ce qui fait la prodigieuse facilité de ce genre de travail. Cette profondeur est de 30 à 100 mètres.

Les couches traversées par l’outil, varient selon la nature du terrain. Un exemple sera nécessaire pour fixer les idées sous ce rapport. Nous citerons, à ce titre, les couches qui sont traversées par la sonde à Ennis-Killen (Canada). Le tableau suivant donne la hauteur et la nature de chaque couche que rencontra un forage de 86 mètres.

TERRES.
Argiles ordinaires (jaunes) 
 4m,85
Argiles bleues 
 11,70
Gravier noir 
 0,65
ROCHES.
Calcaire bleu 
 4,55
Talc (soapstone, pierre-savon) 
 21,45
Schiste noir 
 0,35
Talc 
 7,15
Calcaire noir 
 1,30
Talc 
 3,90
Calcaire noir 
 1,65
Talc 
 5,25
Schiste noir 
 4,25
Calcaire noir 
 5,25
Talc 
 9,15
Grès 
 4,85
────
Total 
 86,30

Il est nécessaire de tuber les puits, au moins dans les parties sujettes aux éboulements, autant pour prévenir les obstructions, que pour éviter les déperditions du pétrole, qui en s’élevant dans le conduit qui lui est ouvert, s’écoulerait en partie entre les couches perméables.

On a essayé les tubages de bois, mais ils rétrécissent trop le diamètre du forage, et on leur préfère les tubes en tôle.

La colonne des tubes de tôle a un diamètre un peu inférieur à celui du trépan. On