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Le pétrole brut s’introduit par le tube A dans la chaudière C. Dans chacune des deux chaudières un arbre horizontal, armé de palettes, mélange intimement l’huile et le réactif. Le carbonate de soude est amené dans la seconde cuve par le robinet I. Un robinet, G, fait écouler l’huile épurée dans des barils.

Fig. 114. — Appareil pour laver le pétrole à l’acide et à l’alcali.

Après ces deux traitements, il ne reste plus qu’à laver l’huile à grande eau, et à l’enfermer dans des vases métalliques pour la vente.

Les pétroles de diverses provenances, diffèrent les uns des autres par les proportions de carbures d’hydrogène qu’ils renferment. L’huile de pétrole de Rangoun est la plus riche en paraffine ; celle du Canada est la plus riche en essences. De chacune de ces huiles brutes on retire une quantité d’huile à éclairer, qui varie entre 50 et 90 pour 100 : c’est la partie la plus importante de ce liquide naturel.

Quelle est la composition exacte des huiles de pétrole destinées à l’éclairage ? D’après M. E. Kopp, on pourrait les diviser en deux catégories. Le premier groupe comprend les naphtes, ou naphtes bitumineux, dont le type est l’huile de pétrole du commerce. Cette variété est peu riche en benzine et en paraffine, et le point d’ébullition des hydrocarbures qu’elle contient, est assez élevé. Ces hydrocarbures (la pétroline, le naphte, le naphtène, le naphtole, etc.) renferment de 86 à 88 parties de carbone sur 12 à 14 d’hydrogène. Telles sont les huiles de pétrole de la mer Caspienne, de Perse, de Turquie, de Chine ; celles d’Amiano (Parme), de la Calabre, de la Sicile, de l’Orbe (en Suisse), de France, de Suède, de Hongrie, de Bavière ; les bitumes de la mer Morte, en Palestine ; enfin les huiles de certaines sources du Canada,

Le second groupe comprend les huiles minérales contenant de la paraffine. Elles sont généralement onctueuses au toucher, renferment beaucoup de paraffine et des hydrocarbures à point d’ébullition peu élevé et isomères du gaz oléfiant. On peut considérer comme le type de cette série, l’huile minérale de Rangoun ; il faut y ranger aussi la plupart des huiles américaines.

MM. Pelouze et Cahours ont étudié chimiquement les pétroles d’Amérique, et ils ont constaté dans ces produits, l’existence d’un composé de carbone et d’hydrogène, d’une odeur éthérée, qui bout à 68 degrés, et qu’ils ont appelé hydrure de caproylène. L’alcool caproylique dérivé de cet hydrocarbure, comble une lacune dans l’échelle des substances organiques que l’on comprend sous le nom d’alcools.

Les huiles américaines se séparent, par des distillations répétées, en un liquide léger et volatil, comme la benzine, et une huile volatile plus lourde ; c’est cette dernière qui sert à l’éclairage. D’après M. Mowbray, l’huile brute contient 55 pour 100 d’huile éclairante de la densité de 0,77 à 0,82 ; 27 pour 100 d’essences plus légères, et 12 pour 100 d’huiles plus lourdes, chargées de paraffine. Le reste est formé d’impuretés.

Ainsi l’huile de pétrole destinée à l’éclai-