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Fig. 126. — Travaux exécutés de nuit avec la lumière électrique.


truit, pour tirer parti de l’effet lumineux de l’arc voltaïque, présentait cependant un inconvénient fort grave. Les pointes de charbon brûlaient au contact de l’air, et quoique cette combustion fût assez lente, elle n’en déterminait pas moins une usure progressive du charbon. On avait donc été obligé de munir l’appareil de deux vis, que l’on manœuvrait à la main, et qui opéraient le rapprochement des deux pointes de charbon, au fur et à mesure de leur combustion. Mais c’était là une fonction délicate et difficile à remplir ; il importait d’en affranchir l’opérateur, et de rendre l’appareil capable d’exécuter seul ces mouvements.

C’est à Léon Foucault qu’est dû le perfectionnement remarquable qu’il nous reste à signaler dans l’appareil photo-électrique, et qui a permis de transporter dans la pratique l’usage de cet instrument.

Foucault est parvenu à faire régler par le courant électrique lui-même, la marche des charbons au fur et à mesure de leur combustion. La lampe électrique présente donc ce fait, très-remarquable, que l’agent producteur du phénomène lumineux, c’est-à-dire l’électricité, gradue et modère lui-même les phénomènes auxquels il donne naissance.

Voici par quelle ingénieuse disposition on fait régler par le courant électrique qui anime l’appareil, la marche des deux charbons lumineux.

Un ressort d’acier agit continuellement sur les deux baguettes de charbon, pour les rapprocher l’une de l’autre. Mais l’effet de ce ressort est paralysé par l’influence attractive d’un électro-aimant, qui reçoit son action électro-dynamique du courant même de la pile voltaïque qui donne naissance à l’arc lumineux. Quand les charbons viennent