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fourneau en fonte muni d’un tuyau de tôle. La figure 181 représente cet appareil banal. Souvent, comme on le voit sur cette figure, le dessus du poêle peut s’enlever, être remplacé par une marmite, et servir ainsi à la préparation des aliments.

Le tuyau est muni d’une clef, qui sert à régler la combustion. C’est là, disons-le, un très-dangereux et très-inutile organe : il faudrait le bannir, pour assurer toute sécurité. Malheureusement, les fumistes se croient obligés de pourvoir d’une clef tout poêle d’appartement ou d’atelier. Le nombre d’accidents qu’ont déterminés ces malheureuses clefs, est pourtant incalculable. On croit pouvoir fermer le poêle quand le charbon est bien allumé, et l’on ne songe pas que le charbon continuant de brûler, l’acide carbonique qui provient de sa combustion, trouvant fermé le chemin du tuyau, doit se déverser dans l’air de la pièce. Les nombreux cas d’asphyxie de personnes qui habitaient une chambre dans laquelle on avait ainsi fermé la clef du poêle, ont prouvé suffisamment tout le danger d’une pareille pratique. On couperait court à ce danger en proscrivant absolument les clefs des poêles.

Pour que l’air de la pièce ne soit pas trop desséché, il importe, comme nous l’avons déjà dit, de placer sur le poêle, un plat, une assiette, un bassin, que l’on maintient toujours pleins d’eau.

Fig. 182. — Poêle d’antichambre.

Le système le plus en usage à Paris et dans les grandes villes de France, pour chauffer les antichambres et les salles à manger, consiste à y établir un gros poêle, construit en briques vernissées, et pourvu de bouches de chaleur (fig. 182). Tantôt des tuyaux destinés à alimenter le foyer, puisent l’air au dehors, c’est-à-dire dans le tuyau ménagé par les architectes dans l’épaisseur des murs, et qui est connu sous le nom de ventouse, et produisent une véritable ventilation ; tantôt, et c’est le cas du poêle représenté par la figure 182, ils sont alimentés par l’air de la pièce même.

Il est facile, avec les poêles, d’établir des bouches de chaleur. L’air entre par deux ouvertures, A, A, qu’on remarque dans le soubassement sur les côtés du cendrier, il passe dans des tubes verticaux environnant le foyer, et se dégage à l’extérieur par les bouches de chaleur B, B.

Fig. 183. — Coupe du poêle d’antichambre.

La figure 183 fait voir le trajet du tuyau