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Fig. 188. — Les thermes des anciens, d’après une peinture découverte à Rome.


querons par des lettres chacune de ces parties.

AA, est le fourneau qui chauffait le pavé, c’est-à-dire l’hypocaustum, sur lequel nous allons revenir tout à l’heure ; B, est la salle du bain public (balneum) ; C, l’étuve (camerata sudatio). On voit au milieu de cette pièce, une étuve plus petite (d), chauffée par un fourneau supplémentaire : c’est le laconicum, ainsi nommé parce que le fourneau qui chauffait cet espace et qui était recouvert d’une sorte de bouclier, pour répartir uniformément la chaleur, avait été emprunté à la Laconie ; D, est le tepidarium ou vaporarium, salle chauffée par la vapeur, que l’on traversait en se rendant du bain chaud au bain froid, pour ménager la transition du chaud au froid ; E, est la salle d’aspersion d’eau froide (frigidarium) ; F, l’elœotherium, ou onctuaire ; c’est-à-dire la pièce où les esclaves (unctarii) étaient chargés d’oindre d’huile ou d’essences les gens qui venaient se baigner.

On voit à droite dans les vases a, b, c, les réservoirs d’eau froide, tiède et chaude.

Fig. 189. — Hypocaustum des Romains.

L’hypocauste était, disons-nous, le fourneau souterrain destiné à chauffer le pavé des bains. Sa construction était assez remarquable. On la trouve décrite en ces termes, dans le savant et intéressant ouvrage de M. Bâtissier, l’Art monumental :

« Imaginez, dit M. Bâtissier, une chambre dont le fond formait un plan incliné qui s’abaissait jusqu’à l’ouverture pratiquée pour le chauffage. Elle avait de 55 à 60 centimètres de hauteur, et son plafond, qui constituait le plancher de plusieurs salles placées au-dessus de l’hypocauste, était soutenu par de petits piliers, A (fig. 189), le plus souvent carrés, rarement ronds, disposés à environ 2 mètres les uns des autres, et faits avec des briques séparées chacune par un lit de mortier. Ces piliers étaient surmontés de briques plus grandes, B, qui formaient la base du pavé des appartements C. La chaleur des fourneaux arrivait aux chambres des bains par des tuyaux fixés dans les murs ; ces tuyaux, en terre cuite et de forme carrée, s’adaptaient les uns aux autres et étaient placés d’abord verticalement, — alors ils plongeaient dans l’hypocauste, — puis prenaient une direction horizontale et distribuaient partout le calorique. L’ouverture pour le chauffage, prœfurnium, était très-étroite ; des esclaves, appelés fornocatores, étaient chargés d’entretenir le feu. Ils devaient y jeter de temps en temps des globes de métal enduits de térébenthine. Ces globes étaient lancés à l’extré-