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« Il ne faut jamais oublier de faire établir ces appareils avec enveloppes doubles isolées l’une de l’autre et en briques creuses, l’enveloppe devant toujours être aussi fraîche que la cave elle-même. Au reste, il faut bien se rappeler que pour ces appareils, comme pour les poêles-calorifères en général, il est toujours préférable d’envoyer dans les pièces à chauffer une grande quantité d’air à une température moyenne de 30 à 50° plutôt qu’une petite quantité à une température élevée, comme on le fait généralement, par des orifices trop étroits, et, jusqu’à ce que la science nous ait suffisamment éclairés sur la perméabilité de la fonte, tâchons d’employer, quand ce sera possible, les surfaces céramiques pour la transmission de la chaleur. »

Dans une autre catégorie d’appareils qu’il nous reste à décrire, il n’y a plus de tuyaux à proprement parler, mais seulement des espaces limités par des surfaces de formes et de natures diverses, dans lesquels circulent les courants des deux gaz.

fig. 197. — Calorifère anglais.

À cette catégorie appartient la disposition représentée par la figure 197.

Trois cylindres emboîtés et concentriques, B, F, C, donnent quatre espaces annulaires, parmi lesquels deux sont affectés à la fumée, et deux à l’air à échauffer.

Les gaz du foyer s’élèvent dans le cylindre central, B, et redescendent dans le troisième espace, C, à mesure de leur refroidissement, et par couches isothermes ; puis ils s’échappent par la cheminée G. L’air du dehors pénètre parle bas du deuxième espace EF et du quatrième, lequel est compris entre la dernière enveloppe et la maçonnerie.

Cet appareil est excellent. Les joints ne se trouvent qu’à la partie supérieure ou à la partie tout à fait inférieure. On peut les rendre suffisamment étanches, en cachant l’extrémité des tuyaux dans des bains de sable. Pour pratiquer le nettoyage, il ne s’agit que d’ôter les couvercles de la partie supérieure.

L’air qui s’élève dans le second espace marche dans le même sens que la fumée du cylindre central, et en sens inverse de la fumée du troisième espace ; l’air du quatrième espace a aussi un sens inverse de celui de la fumée. Cet agencement est très-avantageux, puisque les qualités résultant des deux manières se succèdent dans l’ordre voulu : en premier lieu, refroidissement rapide du tuyau central ; en second lieu, épuisement suffisant de la chaleur du troisième espace.

Une disposition plus extraordinaire est celle que présente la figure 198, donnant la coupe du calorifère destiné à chauffer le vaste hôpital du Derbyshire (Angleterre).

Le foyer, L, est en forme de trémie, et entièrement construit en briques réfractaires. Il est surmonté d’une grande cloche en tôle A ayant 5 millimètres d’épaisseur. Les gaz de la combustion viennent remplir cet espace, puis s’écoulent par le conduit F, pratiqué dans la maçonnerie, pour se rendre à la cheminée.

Une voûte de maçonnerie, BB, extérieure et concentrique à la cloche, est percée d’une grande quantité d’ouvertures, lesquelles reçoivent des tuyaux ouverts aux deux bouts, et dont l’extrémité intérieure vient affleurer