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Argand commença ses travaux. Nous avons déjà représenté (fig. 7, page 14) la lanterne pour l’éclairage des rues, avec son réflecteur et sa lampe. Nous donnons ici à part (fig. 14) la forme exacte de la lampe contenue dans cette lanterne.

Fig. 14. — La lampe des réverbères.

À l’intérieur de la boîte prismatique de fer-blanc est un vase renversé plein d’huile, et muni d’une soupape à tige comme on l’a vu sur la figure 13. Un réflecteur, placé derrière la flamme de cette lampe, disséminait la lumière dans l’espace. La mèche de cette lampe était plate et non à double courant d’air, puisque le bec d’Argand n’était pas encore inventé.

Dès que le bec d’Argand fut découvert, on appliqua ce système, non aux lanternes publiques, qui ont conservé jusqu’à nos jours, leur forme traditionnelle, mais aux lampes de salon qui étaient alors en usage, c’est-à-dire aux lampes de Proust à niveau constant.

Fig. 15. — Lampe de Proust en usage à la fin du dernier siècle.

La figure 15 représente une de ces lampes, qui étaient en usage au temps d’Argand.

Fig. 16. — Quinquet.

La figure 16 représente une lampe toute semblable, qui reçut et qui a conservé le nom de quinquet, parce que Quinquet la fabriqua le premier en quantités considérables. Comme le réservoir, dans la lampe représentée par la figure 15, projetait une ombre, Quinquet eut l’idée d’aplatir un des côtés du réservoir, et d’appliquer cette face contre le mur. L’ombre était ainsi évitée, et la clarté, réfléchie par les murs, se disséminait mieux dans le reste de la pièce. Mais, on le voit, dans cet appareil, auquel il donna son nom, Quinquet n’avait rien inventé. Le bec était le bec d’Argand, et le réservoir, le réservoir à niveau constant de Proust.