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les poêles où il s’échauffe avant de pénétrer dans les salles.

Nous reviendrons sur la ventilation de l’hôpital Lariboisière dans la Notice qui doit suivre celle-ci. Nous donnerons alors une planche qui représentera à la fois le système de ventilation et de chauffage de l’hôpital.


CHAPITRE XIV

conclusion. — choix du calorifère selon le lieu à chauffer.

L’architecte qui n’appliquerait qu’un seul système de chauffage dans tous les cas, fort nombreux, qui se présentent dans la pratique, ressemblerait au médecin qui voudrait traiter par un seul et même remède la totalité de ses malades, quels que fussent leurs tempéraments et leurs affections morbides. Il n’y a de panacée ni en médecine ni en architecture.

Quand on se propose de chauffer un local, il faut en mesurer la capacité ; — calculer la déperdition de la chaleur relativement à la différence des températures intérieure et extérieure, par l’effet du rayonnement à travers les vitres, et par la conductibilité des murs ; — faire entrer en ligne de compte le temps pendant lequel ce local doit être chauffé, et les intervalles plus ou moins longs qui causent un refroidissement plus ou moins complet. Toutes ces conditions étant déterminées, et d’autres encore, relatives à l’architecture, — à la disposition des lieux, — au genre de combustible que fournit le pays, — aux habitudes ou aux nécessités des individus ; — il faut peser les avantages ou les inconvénients de chaque système, et en faire un total, ou, pour nous servir d’une expression mathématique qui rende bien notre pensée, construire la résultante, afin de choisir le calorifère le plus utile.

Le meilleur système de chauffage étant fixé, l’architecte doit encore calculer les dimensions de chacune des parties de l’appareil de chauffage, et même estimer la quantité de charbon, ou de tout autre combustible, qui sera appelée à fournir la chaleur nécessaire.

Mais là n’est pas le point difficile. Les tables que l’on trouve dans les ouvrages spéciaux, montrent suffisamment la quantité de calories que chaque espèce de poêles ou de calorifères peut transmettre avec un foyer alimenté par un combustible quelconque. Le point délicat, celui que l’arithmétique et l’algèbre ne fournissent pas, et qui ne peut être saisi que par l’intelligence et l’habileté, c’est le choix du mode particulier de chauffage.

Il est cependant de grandes lignes que l’on peut tracer à cet égard. Nous allons donc essayer de dire sommairement quels appareils doivent être appliqués, selon les cas, au chauffage des maisons particulières et des divers édifices publics.

Pour aller du simple au composé, et du cas élémentaire au cas compliqué, nous commencerons par le problème le plus facile, sinon le plus fréquent : le chauffage des serres.

Il s’agit, dans ce cas particulier, de chauffer un espace d’une manière continue pendant des semaines, et quelquefois des mois entiers, et de le chauffer plus ou moins, suivant que la température extérieure est plus ou moins basse.

Une serre présente une surface de vitrage considérable. Par les temps très-froids, on peut, il est vrai, couvrir cette surface de paillassons ; mais il ne faut pas abuser de ce moyen de conserver la chaleur, car les plantes ont grand besoin de lumière, et ce n’est pas sans inconvénient qu’on les abrite trop longtemps derrière des corps opaques. Il faut donc compter sur une déperdition de chaleur énorme. La conductibilité des murs cause relativement peu de perte, et il n’est pas nécessaire d’en tenir compte. Mais la question de l’humidité de l’air est importante ; car l’air chaud, quand il est