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laire, C, percée de trous à sa partie supérieure et munie de petits tubes a, de 10 centimètres de diamètre. Ces petits tubes distribuent uniformément la fumée dans toute la section du conduit, et en échauffent l’air d’une façon très-égale. L’air vicié arrive par le vaste canal D que l’on remarque à la base de la cheminée et, après avoir traversé le foyer et la couronne de petits tubes, s’écoule avec la fumée dans le tuyau de cheminée E.

Il est encore plusieurs moyens de donner la chaleur à la colonne ascendante de la cheminée d’appel.

Un des procédés que l’on peut signaler à cet égard, a une grande analogie avec les calorifères à air chaud. On fait traverser aux gaz du foyer des tubes horizontaux ; une soupape ferme la cheminée, et force les gaz ascendants à passer entre les tubes et à s’y échauffer ; puis la colonne d’air chaud prend sa route verticale.

Dans certains cas, c’est-à-dire quand le foyer d’appel doit être placé au haut de l’édifice, c’est-à-dire dans les combles, où il y aurait inconvénient à placer des cheminées, on a chauffé le tuyau de la cheminée d’appel avec un calorifère à circulation d’eau chaude. L’eau envoyée par la chaudière établie au bas de l’édifice, vient parcourir un serpentin placé dans la cheminée, et, échauffant cet espace, produit l’appel voulu. C’est ce qui a été fait, comme nous le verrons, dans une des ailes de l’hôpital Lariboisière, à Paris.

Cette disposition est toutefois vicieuse, car la plus grande partie de la chaleur dépensée est perdue pour le tirage. Elle peut cependant rendre quelques services lorsque l’édifice à ventiler possède un foyer qui est en activité pendant toute l’année, pour un usage quelconque, ainsi qu’il arrive dans la plupart des usines. Les frais nécessités par les soins à donner au foyer spécial à la cheminée, sont alors supprimés. Mais il n’y aurait pas économie à construire un foyer muni de ces dispositions, expressément pour cet usage ; car jamais toute la chaleur du combustible ne pourrait être utilisée. Il faut toujours compter sur une perte de 30 pour 100 par la transmission de la chaleur, et si une cheminée destinée à l’évacuation de 20 000 mètres cubes d’air par heure, brûle 21 kilogrammes de houille pendant ce même espace de temps, avec le procédé ordinaire, la dépense monterait à 27 ou 28 kilogrammes de combustible avec le meilleur appareil à circulation d’eau chaude.

On avait espéré beaucoup, dans ces derniers temps, du moyen qui consiste à produire l’appel par des jets de vapeur lancés dans la cheminée. Cette idée fut mise en avant et exécutée par M. Méhu, ancien élève de l’École des mineurs de Saint-Étienne. L’appareil qu’employa M. Méhu pour ventiler un puits de charbonnage d’une mine de Saint-Étienne, se composait de six tuyaux verticaux, ouverts à leur partie supérieure, et branchés par l’autre extrémité sur le tube horizontal apportant la vapeur.

On fit de nombreuses expériences, en variant le diamètre, la longueur des tuyaux par où se dégagerait la vapeur. On lança cette vapeur en quantités variables, par jets continus ou intermittents. De cette étude, fort longue, il résulta que le travail utile ne dépassait guère les 5 ou 6 centièmes du travail dépensé. Le rendement, en somme, resta inférieur à celui des plus mauvaises machines ventilatrices.

La ventilation par appel est d’une simplicité remarquable, elle n’exige d’autre soin que celui d’entretenir le foyer. À cette condition, elle n’est jamais interrompue, et elle est suffisamment régulière, bien qu’on ait à charger par intervalles la grille de combustible nouveau, car les parois de la cheminée conservent une certaine quantité de chaleur, et la transmettent à l’air, quand l’intensité du foyer s’est ralentie.

L’air vicié appelé par le foyer est évacué de chaque étage au moyen des conduits percés