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la ventilation desquels il a été consulté. Nous ne terminerons pas ce chapitre sans essayer de réfuter les arguments que M. le général Morin a produits en faveur de son système de prédilection. Nous prouverons ainsi l’estime que nous faisons de ses opinions et de son autorité.

Fig. 248. — Le général Morin.

« La ventilation par insufflation ou par appareils mécaniques exige, dit M. le général Morin dans un Manuel pratique du chauffage et de la ventilation, outre les cheminées et les conduits d’évacuation communs aux deux systèmes, des machines soufflantes et des machines motrices, avec des conduits particuliers pour l’amenée de l’air insufflé. Elle nécessite l’intervention d’ouvriers spéciaux, mécaniciens et chauffeurs, et des frais d’entretien[1]. »

Nous répondrons à cet argument, que le système par insufflation n’exige point « des cheminées et des conduits d’évacuation », comme le système par les cheminées d’appel. Ces quelques lignes de l’ouvrage de M. le général Morin tendraient à montrer que le système par appel est le plus économique, ce qui est contraire aux faits.

« Pour les hôpitaux ou pour les bâtiments ayant plusieurs étages de salles, continue M. Morin, le système de l’insufflation n’offre pas les mêmes garanties que le système de l’aspiration contre la diffusion de l’air vicié d’une salle dans une autre, ni contre les rentrées d’air vicié par les orifices des canaux d’évacuation ou par les fissures de leurs parois, quand une circonstance accidentelle, comme l’ouverture des portes ou des fenêtres, vient troubler l’état habituel de pression et de mouvement intérieur des salles. »

Nos lecteurs verront plus loin que nous n’adoptons ni l’un ni l’autre de ces systèmes pour la ventilation des hôpitaux. Le système que préconise le général Morin n’est pas autre chose que la méthode dite naturelle, dont nous montrerons tout à l’heure les inconvénients. C’est la ventilation par appel qui soulève les poussières et les corpuscules miasmatiques, et dont les orifices d’arrivée produisent des vents si désagréables. Que l’on y ajoute le défaut de pression, déjà par lui-même défavorable à la santé, et qui de partout attire infailliblement toutes les émanations imaginables, et l’on décidera s’il est logique de préférer la méthode de l’appel à celle de l’insufflation.

Fig. 249. — Veine d’air insufflée.

Dans un autre de ses ouvrages[2] M. le général Morin montre comment se comporte une veine d’air amenée par appel ou par insufflation dans un espace quelconque :

  1. Page 35.
  2. Études sur la ventilation, t. I, p. 101 et suiv.