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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/39

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partie supérieure, B, est un cylindre creux renfermant le réservoir cylindrique, que la pompe doit remplir d’huile par intervalles. Le bec, C, porte une mèche plate, car le bec d’Argand n’était pas encore connu quand cette lampe fut inventée. D’ailleurs, cette lampe populaire et économique tire tout son mérite de sa simplicité, et le verre, la cheminée mobile, etc., lui ôteraient son caractère d’ustensile commun[1]. Le cylindre B est soudé au piston de la petite pompe foulante ; de sorte que, pour faire monter l’huile, pour la pomper, il suffit de presser avec le doigt la bobèche, D. Le cylindre B s’enfonce dans le vase AA′ et l’huile est refoulée dans le tuyau d’ascension, et de là dans le réservoir B. Un petit ressort à boudin, placé sous le piston, le relève chaque fois que la pression du doigt vient de l’abaisser ; quelques pressions répétées du doigt sur la bobèche D, ont donc pour effet de remplir le réservoir d’huile. Quand cette provision d’huile est consumée, ce que l’on reconnaît à ce que la mèche se charbonne, et que la lumière perd de son éclat, on renouvelle la pression, on pompe, et le réservoir se remplit de nouveau.

Une coupe verticale de la lampe à pompe (fig. 23) va faire parfaitement comprendre ce mécanisme ingénieux et simple.

Fig. 23. — Coupe de la lampe à pompe.

Le corps de pompe, c, placé dans le pied de la lampe, A, est en fer-blanc. Il plonge dans l’huile et est soudé au fond du réservoir. Au-dessous du piston est un ressort à boudin, RR, qui relève le piston quand le doigt l’a abaissé, et qui complète ainsi le mouvement alternatif d’élévation et d’abaissement, nécessaire au jeu d’une pompe aspirante et foulante. Dans le piston de cette pompe en miniature, est une soupape qui s’ouvre de bas en haut, et qui se referme quand le piston est poussé, comme cela a lieu dans toutes les pompes foulantes. Le corps de pompe est soudé à un tuyau recourbé, ab, qui est lui-même fixé au grand cylindre extérieur, ou à la chandelle d’étain B destinée à contenir la petite provision d’huile. Ce tuyau ab s’ouvre à l’extrémité et dans l’intérieur du cylindre B. Quand l’huile s’élève dans le tuyau ab, elle se déverse dans le réservoir B et le remplit. L’excédant d’huile pompée redescend dans le pied de la lampe A, par l’espace libre qui existe entre la bobèche D et l’extrémité du cylindre B. Le bec qui supporte la mèche est mobile. Posé sur le cylindre B, il est garni d’un rebord, recouvrant le réservoir B ; ce qui empêche que l’huile refoulée ne soit projetée au dehors quand on pompe ce liquide.

Tel est le mécanisme fort ingénieux, on le voit, de la lampe populaire des habitants du midi de la France. Nous ne pouvons nous empêcher d’admettre que c’est par la considération de ses effets que Carcel fut amené à créer l’admirable système dont on lui doit l’invention. Refouler l’huile par une petite pompe aspirante et foulante, mais d’une manière continue, au lieu de ne le faire que par

  1. On a construit, de nos jours, des lampes à pompe pourvues du bec à double courant d’air, mais elles n’ont pas trouvé faveur