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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/397

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elle doit faire jouer le ventilateur mécanique. Nous conseillons aux maîtres d’établir eux-mêmes ce ventilateur mécanique, de montrer à leur cuisinière la manière de s’en servir, et en même temps de fermer les ouvertures qui font communiquer la cuisine avec les appartements.

Beaucoup de cuisinières ont une habitude qui coupe court à tous ces inconvénients, et qui rend superflu tout système quelconque de ventilation : elles ouvrent largement les fenêtres, en tout temps et en toute saison. Le soin de leur santé leur prescrit cette sage pratique. Maîtres et domestiques n’auraient qu’à gagner à ce qu’elle fût observée constamment.

Les fosses d’aisances des maisons d’habitation sont assez mal ventilées. L’administration municipale de Paris, ayant jugé nécessaire de se mêler de la question, est intervenue, avec son éternel et vicieux système de l’appel, et elle a fait d’assez mauvaise besogne. Les fosses d’aisances des maisons de Paris, sont donc ventilées par appel, ce qui veut dire que les émanations et miasmes de ces fosses, sont attirés au dehors et déversés à l’air libre, c’est-à-dire un peu partout, à l’aveugle. Il vaudrait mieux les retenir dans les fosses, et les détruire dans cet espace même. On opère tout autrement, et comme on va le voir, l’appel que l’on veut produire est assez imparfait. Voici comment on procède.

La partie inférieure du tuyau des latrines plonge dans les matières liquides de la fosse, ou mieux, dans des cuvettes mobiles, que l’on lave de temps en temps, en jetant de l’eau par le conduit. On se sert quelquefois de l’appareil Rogier-Mothes, formé d’une soupape qui s’ouvre dès qu’elle est chargée d’un certain poids, et qui revient ensuite, tant bien que mal, fermer l’orifice du conduit. Grâce à la fermeture hydraulique du tuyau de descente plongeant dans le liquide de la fosse, aucun gaz ne peut remonter dans les cabinets d’aisances. Il ne pourrait tout au plus que se dégager une petite quantité de gaz des matières restées à l’intérieur du conduit, mais l’odeur ou l’émanation qui en résultent sont insignifiantes ; et d’ailleurs, si la cuvette est tenue pleine d’eau, aucun gaz ne peut s’échapper au dehors.

De l’intérieur de la fosse part un conduit d’appel, qui s’ouvre au-dessus du niveau des liquides, et qui s’élève de là jusque sur le toit de la maison. Afin de produire un appel énergique, l’architecte s’arrange pour placer ce conduit dans le voisinage des tuyaux de la cheminée ou des cheminées de la maison.

Il y a bien des vices dans cette disposition. L’un des principaux c’est de menacer la maison d’infection dès que les conduits d’aisances cesseront de plonger dans le liquide de la fosse, ce qui arrive toutes les fois qu’on a vidé cette capacité, et que les liquides accumulés n’ont pas eu le temps de s’élever de manière à boucher l’extrémité inférieure du conduit.

Supposons, et le cas est assez fréquent, que le tuyau de descente d’un cabinet d’aisances ne soit plus immergé dans les liquides de la fosse, et qu’une cheminée quelconque placée dans les appartements, produise un appel, qu’arrivera-t-il ? L’air extérieur descendra par le conduit de ventilation de la fosse ; il se chargera des odeurs et émanations dans ladite fosse ; ensuite, remontant par ce même conduit, dans le cabinet, il infectera toute la maison, et cela beaucoup plus sûrement que si la fosse n’était pas ouverte au dehors, c’est-à-dire munie d’un tuyau d’appel débouchant sur le toit. Ce phénomène se présente, chaque fois qu’on vide la fosse, et en général tant que le niveau des liquides n’est pas remonté à un point tel que l’ouverture du tuyau de descente soit totalement immergé.

Le tuyau d’évent, comme on l’appelle, qui met la fosse en communication directe avec l’extérieur, au moyen d’un long conduit dé-