Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/410

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nous devons le dire, en ce moment à l’étude. On a fabriqué et établi, en 1869, aux hospices Cochin et Saint-Louis, des tentes de toile, qui seraient placées dans les jardins, en été. Si ce système réussit, on se propose de l’introduire à l’hôpital Napoléon, qui a été inauguré le 18 juillet 1869, et qui, situé sur la plage, à sept à huit lieues de Boulogne, doit être consacré au traitement des enfants scrofuleux, que l’on y enverra de Paris, au lieu de les laisser dans les hospices insalubres de la capitale.

En résumé, de petits hôpitaux placés loin des villes, formés d’un petit nombre de pièces, garnis de trois à quatre lits tout au plus, voilà évidemment la perfection du genre. Et dans ce cas, nous n’avons pas besoin de le dire, la ventilation n’offrirait aucune difficulté. Si la ventilation par les fenêtres ouvertes en été, par les cheminées allumées en hiver, ne suffisait pas, un ventilateur mécanique agissant par refoulement d’air, et avec la ventilation renversée, assurerait une salubrité absolue.

Voilà sans nul doute ce qu’on aurait dû faire à Paris, au lieu de relever et de rebâtir le vieil Hôtel-Dieu sur les bords insalubres de la Seine. À la place du monument énorme qui s’élève dans la Cité, au cœur de la population, et au milieu des causes les plus diverses d’infection, il aurait fallu aller bâtir loin de la capitale, sur de vastes terrains, bien exposés au vent et au soleil, de petits hôpitaux, espacés et pleins d’air, des maisons de campagne, plutôt que des hospices, où la place ne serait plus mesurée parcimonieusement aux malades. Jusqu’ici, trop de malheureux ont payé de leur vie les vieilles aberrations des architectes parisiens, et l’esprit routinier de l’administration de l’Assistance publique. Il serait temps de faire entrer dans la pratique les principes que professent unanimement sur ce point les médecins et les chirurgiens instruits, tant en France qu’à l’étranger.

C’est ce qu’exprimait avec beaucoup d’énergie et de vérité, un de nos chirurgiens, M. Léon Le Fort, dans la discussion remarquable qui eut lieu en 1868, à propos de cette question, dans le sein de la Société de chirurgie.

« Quant au projet de l’administration municipale, disait M. Léon Le Fort, je le trouve injustifiable et dangereux… injustifiable, car avec l’argent que coûterait un Hôtel-Dieu malsain et meurtrier, il serait facile de créer au dehors de Paris quatre hôpitaux de quatre cents lits chacun ;… dangereux, parce qu’en l’exécutant malgré l’avis du corps médical, l’administration municipale assumerait sur elle la lourde responsabilité d’une mortalité qui serait son œuvre, et qui, portant sur le pauvre, ne fait pas seulement couler des larmes, mais fait encore asseoir à son foyer le désespoir, la misère et la faim. »


CHAPITRE XI

moyens de rafraîchir l’air en été, dans les habitations et les édifices publics. — méthodes proposées jusqu’ici. — appareil de péclet. — expériences de m. le général morin. — nouveaux procédés.

Nous terminerons cette Notice par quelques mots sur l’art de rafraîchir, pendant l’été, les édifices publics et les habitations privées.

Il est inutile de beaucoup insister pour faire comprendre combien il serait agréable et salutaire à la fois, de pouvoir rafraîchir, en été, les édifices publics et les habitations particulières. Il y a même lieu de s’étonner que, dans une civilisation qui se prétend aussi avancée que la nôtre, rien de sérieux n’ait encore été fait dans cette direction.

L’échauffement des toitures par les rayons solaires, rend, chaque été, presque inhabitables les combles des maisons. L’élévation de température qui en résulte, persiste longtemps après le coucher du soleil, et transforme en véritables fours les ateliers établis sous les toits. La chaleur est surtout intolé-