Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/419

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LES PHARES

CHAPITRE PREMIER

les phares dans l’antiquité. — leur construction et leur mode d’éclairage. — le phare d’alexandrie. — la tour d’ordre, à boulogne. — la tour de douvres. — les phares au moyen âge. — la tour de cordouan. — le phare de gênes.

L’origine des phares remonte à l’antiquité. Dès que l’art de la navigation commença à prendre quelque importance, on dut se préoccuper des moyens de signaler aux vaisseaux arrivant du large, le voisinage des côtes, ou les écueils qui en rendent les abords difficiles. Ce n’est point, en effet, en pleine mer, ce n’est pas quand on ne voit que le ciel et l’eau, selon l’expression consacrée, que les plus grands dangers menacent le navigateur. Pour lui, les accidents sont à craindre surtout à proximité des terres et à l’entrée des ports. Il importe donc que le marin soit averti, à une assez grande distance, de l’existence d’un promontoire, d’une ligne de récifs, ou d’un banc de sable, sur lesquels il peut aller se briser ou s’échouer, faute d’une indication préalable. Les embouchures des fleuves, les passes qui donnent accès dans certains ports, doivent également être éclairées, pour qu’un navire puisse s’y engager hardiment après la chute du jour, avec le concours d’un pilote du lieu. Il y a enfin nécessité impérieuse à ce que l’entrée du port soit indiquée, de jour et de nuit, par un signal bien visible.

Dans l’antiquité, de simples fanaux signalaient les ports ou les écueils, ce qui s’explique par le peu d’importance que présentait alors la navigation. À cette époque, le Pirée, rade ou port d’Athènes, était pourvu, ainsi que beaucoup d’autres ports de la Grèce, de tours à feu, qui remplissaient le double rôle de bastions défensifs et de guides pour les navigateurs.

Les écrivains de l’antiquité nous ont transmis des renseignements sur les tours à fanaux placées à l’entrée des ports, mais leurs récits sont trop contradictoires pour servir de base à une description sérieuse. Comme il n’existe plus aucun vestige, aucunes ruines de ces petits édifices, on ne peut contrôler l’exactitude des récits des anciens auteurs. Il faut donc avouer que nous ne savons rien, où presque rien, sur les tours à feu dont faisaient usage les Grecs, les Romains, les habitants de la Phénicie, et les autres peuples des bords de la Méditerranée qui se livraient à la navigation.

Selon toute apparence, ces édifices durent être d’abord très-simples : une tour avec un feu au sommet. Pour qu’elles fussent visibles