Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/525

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quel on peut faire tourner la cloche, afin qu’elle ne soit pas toujours frappée aux mêmes points.

« Conformément aux instructions qui régissent la matière, la tour est peinte en rouge au-dessus du niveau des hautes mers, avec couronne blanche portant le nom de l’écueil.

« Cette tour a été exécutée en régie en même temps que trois autres établies dans la baie de Bourgneuf sur les écueils dits le Grand Sécé, les Pères et Pierre-Moine.

« Le seul point de départ qu’offrit la localité pour l’embarquement des ouvriers et des matériaux était le port de Noirmoutiers, distant du Bavard de près de 50 kilomètres, et la durée du voyage, qui a été souvent de quatre heures et demie, n’a jamais été inférieure à trois heures.

« Le matériel maritime dont on disposait se composait de cinq embarcations du pays, appelées yoles, tenant parfaitement la mer, pouvant porter de cinq à six tonneaux et montées par un matelot et un patron.

« Ces yoles, chargées des matériaux, outils, apparaux et ouvriers nécessaires, étaient remorquées par un petit bateau à vapeur appartenant à l’administration.

« Les rochers sur lesquels devaient être établies les quatre tours ayant des hauteurs différentes par rapport au niveau de la mer, on avait organisé le travail de manière à aller :

« Au Bavard, dans les grandes marées ;

« Au grand Sécé, dans les états intermédiaires de la marée ;

« À Pierre-Moine, pendant les mortes eaux ;

« Et enfin aux Pères, dont l’accès était le plus facile, toutes les fois qu’on ne pouvait pas aller ailleurs.

« Chaque yole a été affectée pendant toute la durée des travaux au même service ; elle portait toujours la même nature de matériaux, les mêmes apparaux et les mêmes ouvriers ; elle occupait enfin toujours la même place dans les convois comme dans les mouillages, si bien que chacun des marins et ouvriers avait été très-promptement au courant de ce qu’il avait à faire et qu’il n’y avait de possible ni confusion, ni perte de temps, chose si précieuse quand on n’a, comme dans l’espèce, que quelques heures au plus pour débarquer, organiser un chantier, travailler, rembarquer personnel et matériel, et enfin partir en temps opportun.

« La tour du Bavard a été construite en quatre-vingts marées et deux cent quarante-cinq heures de travail, soit en moyenne trois heures quatre minutes par marée.

« Les dépenses de construction des quatre tours se sont élevées à 106 000 francs, et l’on estime que celle du Bavard entre environ pour 40 000 fr. dans cette dépense[1]. »

Les bouées sont des balises flottantes d’une espèce particulière. Leurs formes sont très-variées. Elles consistent essentiellement en un flotteur, plus ou moins volumineux, qui est maintenu en place au moyen d’une chaîne immergée au fond de l’eau, terminée par un poids de fer, que l’on désigne sous le nom de corps mort.

Autrefois, les bouées étaient toutes en bois, et il en reste un assez grand nombre sur plusieurs points de nos côtes. Les unes sont munies de voyants, les autres en sont privées.

Fig. 325. — Grande bouée en bois placée à l’entrée de la Gironde (coupe et élévation réunies).

On voit dans la figure 325, d’un côté l’élévation, et de l’autre la coupe, d’une des grandes bouées placée à l’entrée de la Gironde.

  1. Léonce Raynaud, Notice sur les ouvrages présentés à l’exposition de 1867, par les soins du ministère de l’agriculture, du commerce et des travaux publics.