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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/528

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Dans les conditions ordinaires, elle se maintient à peu près verticale, et ne s’incline pas au-dessous de 45° dans les circonstances les plus défavorables.

La bouée de ce modèle a 2m,38 de diamètre sur 3m,20 de hauteur de coffre ; elle pèse environ 2 000 kilogrammes, lest non compris.

On appelle bouée à cloche une bouée qui a la même forme que la précédente ; mais dont la partie supérieure, au lieu d’être pleine, est à claire-voie. Dans l’intérieur de cette claire-voie, est suspendue une cloche en bronze, accompagnée de marteaux mobiles. Le voyant de cette bouée est surmonté d’un prisme triangulaire garni de miroirs qui ont pour objet de réfléchir les rayons du soleil ou la lumière des phares voisins.

Certaines bouées à cloche affectent la forme d’un bateau. Elles offrent moins de prise aux courants et sont remorquées plus aisément ; mais leur prix de revient est plus élevé.

La figure 334 représente une bouée à cloche qui existe à l’entrée du port de Honfleur.

Pour distinguer les unes des autres, les balises et les bouées situées dans les mêmes parages, on a, outre les voyants, la ressource de la coloration. La règle rigoureusement appliquée est celle-ci : Toutes les bouées et balises qui doivent être laissées à tribord, en venant du large, sont peintes en rouge, avec couronne blanche au-dessous du sommet ; celles qui doivent être laissées à bâbord, sont peintes en noir ; enfin celles qui peuvent être indifféremment laissées de l’un ou de l’autre côté, sont peintes en bandes horizontales, alternativement rouges et noires.

Chaque bouée porte le nom du banc ou de l’écueil qu’elle signale, et celles qui appartiennent à une même passe sont numérotées.

Nous terminerons ce chapitre par quelques renseignements sur les signaux en usage par les temps de brume. Pour indiquer aux navigateurs l’entrée d’un port ou l’existence d’un écueil, quand l’état du ciel empêche la visibilité des balises et des bouées, on fait usage de signaux sonores.

Les instruments les plus répandus et qui répondent à cette indication, sont les cloches, les trompettes et les sifflets. On a dû renoncer, après des expériences répétées faites par notre administration des Phares, à faire usage, comme signaux sonores, des armes à feu, des timbres, des gongs et d’une sorte de grande crécelle de bois, en usage en Orient. Les cloches, les trompettes et le sifflet sont restés les seuls moyens acoustiques adoptés en France pour les signaux de brume.

Cloches d’alarme. — Sur les jetées de presque tous nos ports, et même dans certains phares isolés en mer, il existe une cloche, que l’on met en branle à des intervalles déterminés, lorsque le brouillard enlève aux feux des fanaux ou des phares toute efficacité pendant la nuit, et annule, pendant le jour, l’utilité des balises et bouées. La portée des sons augmente avec le poids de la cloche et avec la hauteur du ton. On a reconnu qu’une bonne cloche de 100 kilogrammes se fait entendre, par une brise assez forte, à 1 200 mètres environ quand le vent est debout, à 2 000 mètres par vent de travers et à 4 000 mètres par vent arrière. En plaçant la cloche au foyer d’un réflecteur parabolique qui renvoie les sons dans une direction donnée, on accroît notablement leur portée.

De même qu’on diversifie les feux du littoral, il a fallu caractériser les sonneries. On a atteint facilement ce but en variant les intervalles des coups et des séries de coups. Par exemple huit coups sont séparés par des intervalles de deux secondes ; puis vient un repos de dix secondes, et la série des huit coups recommence. Ailleurs le groupe sera de dix coups, et le repos de quinze ou vingt secondes, et ainsi de suite. Pour être parfaitement distincts, les sons doivent être espacés d’au moins une seconde.