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Fig. 336. — Chinois creusant un puits pour l’extraction de l’eau salée.


cription des procédés qui étaient mis en œuvre de son temps, par les habitants du territoire de Modène et de Bologne, pour faire jaillir l’eau des entrailles de la terre. Il dit qu’on applique sur les parois intérieures du trou de sonde « un double revêtement dont on remplit l’entre-deux d’un corroi de glaise bien pétrie. » Lorsqu’on est arrivé à la nappe souterraine, l’eau sort avec impétuosité par l’ouverture qu’a pratiquée la tarière. Elle monte à l’orifice supérieur du puits et sert à arroser les campagnes voisines.

« Peut-être, dit Cassini, ces eaux viennent-elles par des canaux souterrains du haut du mont Apennin qui n’est qu’à 10 milles de ce territoire. »

Cassini ajoute que, dans la Basse-Autriche, au milieu des montagnes de la Styrie, les habitants obtiennent de l’eau par une méthode analogue.

En France, les puits artésiens furent signalés pour la première fois, en 1729, par Belidor, dans son ouvrage intitulé la Science des ingénieurs.

« Il se fait, dit cet auteur, une sorte de puits appelés puits forés, qui ont cela de particulier que l’eau monte d’elle-même à une certaine hauteur, de sorte qu’il ne se faut donner aucun mouvement pour l’avoir, que la peine de puiser dans un bassin qui la reçoit. Il serait à souhaiter que l’on en pût faire de semblables en toutes sortes d’endroits, ce qui ne paraît pas possible, parce qu’il faut des circonstances du côté du terrain qui ne se rencontrent pas toujours. »

Cependant, à l’époque où Belidor écrivait son ouvrage, les puits forés étaient déjà connus en France depuis plusieurs siècles. Le plus ancien puits foré remonte, dit-on, à 1126. Il est situé à Lilliers (Pas-de-Calais), dans le vieux couvent des Chartreux.

Les sondages se pratiquent dans l’Artois