Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/595

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tains jours l’on creusa jusqu’à 1m,50 et même 2 mètres.

Lorsque le trépan avait rempli sa besogne quotidienne, c’est-à-dire travaillé pendant sept à huit heures, on s’occupait d’enlever les débris au moyen d’une cuiller au cylindre à soupape. Pour cela, il fallait en retirer les tiges et le trépan, puis y introduire une cuiller à soupape, propre à remonter les débris.

Cette double opération s’accomplissait à l’aide de deux câbles plats passant sur deux poulies situées au sommet de la tour du hangar principal (fig. 385), et s’enroulant sur un treuil mû par le second cylindre à vapeur. On procédait de la manière suivante.

Le battage étant terminé, on décrochait la chaîne du balancier, et l’on reportait celui-ci en arrière au moyen de rouleaux ; puis on faisait descendre alternativement chacun des câbles plats pour prendre une longueur de tiges qui n’était pas moindre de 30 mètres, ce nombre représentant précisément la hauteur de la tour, au sommet de laquelle se tenait un homme, occupé à détacher le câble après chaque ascension et à mettre les tiges de côté, au fur et à mesure de leur sortie. Quant au trépan, dès qu’il était arrivé à l’orifice du puits, on le suspendait à un chariot mobile sur des rails de fer et spécialement disposé pour ce transport ; puis on l’écartait momentanément.

Fig. 386. — Cuiller du puits de Passy.

La cuiller employée pour nettoyer le trou de sonde consistait (fig. 386), en un tube de tôle T de 0m,80 de diamètre sur 1 mètre de hauteur, muni à sa partie inférieure de deux soupapes V, V s’ouvrant de dehors en dedans. Elle était amenée au-dessus de l’orifice du puits de la même manière que le trépan, à l’aide d’un chariot roulant sur des rails, puis ancrée à l’extrémité d’un câble rond de 0m,04 de diamètre, qui passait sur une poulie folle et allait s’enrouler sur un treuil mis en mouvement par le second cylindre à vapeur. On laissait ensuite filer le câble, et la cuiller descendait en vertu de son poids. Au fond du puits, les soupapes s’ouvraient par la résistance de l’eau, le cylindre se remplissait de débris, et, dès qu’on le remontait, les soupapes se refermaient par le poids des terres. Revenue à l’orifice du sondage, la cuiller était prise par le chariot et conduite au-dessus d’un canal de déversement, où on la vidait.

D’après le traité passé avec la ville de Paris, le puits de Passy devait être terminé le 18 juillet 1856. Mais on avait compté sans les difficultés de percement des couches éboulantes qui surmontent la craie. On rencontra de tels obstacles dans les sables, et surtout dans les argiles, qu’on dut placer des tuyaux de retenue depuis l’orifice supérieur du puits jusqu’à la craie. Ces tubes étaient en tôle de 5 millimètres d’épaisseur, leur diamètre était de 1m,10, On eut beaucoup de