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chauffée au charbon. Il faut brûler environ 8 à 10 gerbes de paille pour battre 100 gerbes de froment.

La figure 269 représente une locomobile construite par MM. Proctor et Ruston, de Lincoln, avec un fourneau pour le chauffage à la paille mais d’un type un peu différent de celui qui vient d’être décrit. Le chargement du combustible s’effectue au moyen d’une trémie. La paille, les tiges de cotonniers, les résidus de maïs et tous autres rebuts végétaux, brûlent parfaitement dans ce foyer. Le mécanisme moteur est le même que pour les locomobiles précédentes. Ces machines constituent, sous une forme transportable, les moteurs les plus avantageux au point de vue de l’économie et de la force, relativement à l’espace occupé.




CHAPITRE II

les locomobiles d’ateliers, ou moteurs à toute fin. — les machines à vapeur demi-fixes, compound et non compound. — les locomobiles à grande vitesse pour l’éclairage électrique.

Si la locomobile rurale ne pouvait subir de grands perfectionnements, les locomobiles considérées comme moteurs à toute fin ont pénétré de plus en plus dans les villes et dans les industries manufacturières, où, sans faire double emploi avec les machines à vapeur fixes, elles se substituent, dans bien des cas, aux moteurs animés.

La locomobile proprement dite peut être définie une machine motrice essentiellement caractérisée par la solidarité du mécanisme et du générateur de vapeur, et qui est montée sur des roues, de façon à pouvoir être facilement remorquée tout entière dans les lieux où elle doit créer l’énergie, sans qu’on ait besoin de démonter aucune de ses parties.

Entre les locomobiles et les machines à vapeur fixes, est venue prendre place une nouvelle classe de moteurs, destinés à satisfaire à des besoins spéciaux. Ce sont les machines à vapeur demi-fixes, ou machines demi-fixes. Moins mobiles que les premières, beaucoup plus légères et plus facilement transportables que les secondes, elles se rapprochent néanmoins davantage des locomobiles, auxquelles elles ont emprunté leur principe fondamental, à savoir la solidarité du mécanisme avec la chaudière et le foyer qui lui servent de support et de bâti. Si donc les machines demi-fixes constituent un nouveau genre de moteurs, elles doivent pourtant être considérées comme une modification utile et profonde des locomobiles primitives.

La machine à vapeur fixe, qui nécessite une installation complète et dispendieuse, des chaudières puissantes, des fondations solides, un local spacieux et aménagé spécialement pour la recevoir, ne saurait être adoptée lorsqu’on prévoit la cessation prochaine des besoins à satisfaire. Dans certaines entreprises qui n’exigent pas, en raison de leur peu de durée et de leur peu d’importance, une machine fixe, on a avantage à employer un moteur à vapeur léger, pour éviter les frais des fondations, que l’on puisse facilement transporter et rapidement installer dans le premier local venu, qui occupe peu de place, mais qui soit pourtant plus stable qu’une locomobile. Dans ce cas, la machine demi-fixe est tout indiquée.

Nous citerons en exemple une installation d’éclairage électrique, qui doit durer un certain temps, mais qui n’a pas un caractère définitif, et qu’il faut mettre rapidement en état de fonctionner, quitte à la supprimer aussi promptement qu’on l’a établie. On peut citer encore les chantiers des grands travaux où l’on a besoin de force motrice pour la préparation mécanique des bétons et mortiers, pour les manutentions des fardeaux et l’élévation des matériaux de toutes sortes, pour faire fonctionner des pompes d’épuisement, etc., etc. On aura grand profit, dans tous ces cas, à