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la solution ordinaire de bichromate par un mélange formé d’eau, de bisulfate de mercure, de bichromate de potasse et d’acide sulfurique. En outre, il dispose ses éléments d’une façon très ingénieuse, qui en facilite la vidange. Cette pile, qui est peu constante, fut utilisée pendant le siège de Paris, pour l’éclairage électrique.


M. Delaurier emploie un mélange plus économique que les précédents, et qui consiste en 5 parties de bichromate de potasse, 5 de sulfate de soude, 4 de sulfate de fer, 25 d’acide sulfurique à 66° B. et 30 d’eau.


M. Cloris Baudet a construit une pile impolarisable à courant constant qui est douée d’une grande force électro-motrice. Cette pile, qui ne dégage aucune odeur et n’occasionne qu’une très faible dépense, peut s’appliquer indifféremment à la télégraphie, aux moteurs électriques et aux horloges électriques, à la galvanoplastie, à la lumière électrique, à la médecine, etc., etc. ; Elle est à un ou deux liquides, suivant l’usage auquel on la destine.

La pile à un seul liquide se compose : 1o d’un vase de grès, rempli d’une dissolution de bichromate de potasse, de sel marin et d’acide sulfurique, dans laquelle plonge une lame de charbon ; 2o d’un vase poreux, à trois compartiments, plongeant aussi dans le vase de grès ; l’un des compartiments contient des cristaux de bichromate de potasse, l’autre de l’acide sulfurique, et celui du milieu, qui est percé d’un trou à sa base, afin de permettre au liquide extérieur d’y pénétrer, contient une lame de zinc.

La pile à deux liquides est formée des mêmes éléments que la première, mais le compartiment du milieu du vase poreux est rempli d’une dissolution de sel marin.

M. Cloris Baudet a également construit une batterie à courant constant, qui doit cet avantage à ce que les liquides de la pile se renouvellent constamment autour des éléments. Cet écoulement a pour effet de maintenir les liquides dans le même état, et d’éviter les métallisations et les encrassements. La pile étant montée une première fois, l’entretien se borne à remplir les réservoirs lorsqu’ils sont vides ; ce qu’on peut faire sans arrêter le fonctionnement de la pile, et à changer les zincs lorsqu’ils sont usés.


M. le capitaine Putot a imaginé, pour les opérations militaires, une pile au chlorochromate de potasse, qui donne d’excellents résultats. Elle se compose de quatre éléments associés en tension. Chaque élément est formé d’un cylindre en zinc, au milieu duquel est un bâton de charbon. Ils sont placés en carré, et noyés tous les quatre dans une masse cylindrique de gutta-percha.

Le mélange excitateur est formé de 6 grammes de bisulfate de potasse et de 20 grammes de chlorochromate de potasse dissous dans 100 grammes d’eau acidulée.


Pour actionner les machines à coudre, M. Griscom a construit une batterie à bichromate, dans laquelle le relèvement des éléments s’opère à l’aide d’un ressort que l’on met en action en pressant plus ou moins sur un levier angulaire, ce qui les fait plonger plus ou moins dans le liquide excitateur. On peut ainsi modérer ou accélérer la marche de la machine, et même l’arrêter complètement.


M. Partz a aussi perfectionné la pile au bichromate et en a fait une pile à courant constant, qui ne s’use que quand le circuit est fermé. Dans chaque élément, le liquide excitateur est composé d’une solution de bichromate d’ammoniaque et de chlorure de zinc, dans laquelle plongent une lame de zinc et une plaque de charbon de cornue (fig. 323).