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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/399

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Fig. 323. — Coupe et plan de la pile au bichromate d’ammoniaque de M. Partz.

Le liquide est sans action sur le zinc tant que le courant n’est pas fermé. Dès que la communication est établie entre les deux pôles, la pile travaille : le bichromate d’ammoniaque est décomposé, et il se forme sur le zinc un dépôt de couleur olive, formé de chromo-oxychlorure de zinc, qui se détache bientôt du zinc, comme d’une enveloppe, en laissant le métal à nu. Il se dégage, du pôle positif, du gaz hydrogène et de l’ammoniaque, grâce à l’élimination des produits de la réaction qui se fait soit par la précipitation du composé insoluble, soit par le dégagement gazeux. Le liquide conserve une composition constante. Il suffit donc, pour entretenir le courant, de renouveler le sel et de remplacer le zinc, quand il est usé.

Le pôle négatif de la pile Partz est un morceau de charbon de cornue formant un cylindre creux que l’on a scié extérieurement dans le sens de la longueur de manière qu’il forme une rangée circulaire de barres de charbon C, C, ainsi qu’on le voit par la coupe que présente la figure 323. La baguette de zinc Z, qui forme le pôle positif, est suspendue au milieu de ce cylindre. Par sa partie inférieure le zinc plonge dans un petit vase plein de mercure, M, placé au fond.

La pile Partz est d’un grand usage en Amérique.


Enfin, MM. Grenet et Jarriant ont construit une batterie au bichromate de soude et à un seul liquide, qui a servi à l’éclairage du Comptoir d’escompte de Paris.

Chaque pile se compose de quarante-huit éléments, disposés dans des auges rectangulaires en bois. Chaque élément est formé d’un récipient en ébonite, renfermant un mélange de 38 kilogrammes de bichromate de soude et 75 kilogrammes d’acide sulfurique à 66° B. dissous dans un mètre cube d’eau. Le pôle positif est constitué par quatre plaques de charbon réunies par une tête en plomb, et plongeant entièrement dans une auge pleine de liquide. Sur la tête de plomb sont fixés deux petits tubes en ébonite, qui descendent jusqu’au fond de l’auge, et servent à l’insufflation, pour laquelle on a mis à profit la distribution d’air établie pour le service des tubes pneumatiques qui desservent les divers bureaux du Comptoir d’escompte.

Le pôle négatif de chaque élément est formé par une cuve circulaire en ébonite, au centre de laquelle est fixée une tige de cuivre parfaitement isolée et dont la partie inférieure plonge dans un bain de mercure, qui recouvre le fond de la cuve. Autour de la tige de cuivre sont disposés 6 bâtons de zinc, que le bain de mercure maintient toujours amalgamés, et qui peuvent être soulevés par un système d’engrenages et de poulies, toutes les fois qu’on veut mettre la pile au repos.

Malgré le déplacement qu’on peut faire subir aux zincs, ceux-ci restent toujours reliés aux charbons de l’élément voisin, grâce