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destiné à débarrasser la pile des liquides saturés de sel, et à lui fournir, en échange, de l’eau pure, qui maintenait constant le degré de saturation des liquides. Après avoir essayé successivement des diaphragmes en vessie, en cuir et en toile, Daniell s’arrêta enfin au vase poreux en porcelaine dégourdie.

Fig. 331. — Pile de Daniell.

Le modèle de pile de Daniell que construit M. Bréguet se compose (fig. 331) d’un vase extérieur contenant de l’eau acidulée, dans laquelle plonge une lame cylindrique de zinc, Z. Au centre de ce vase, se trouve un vase poreux, rempli d’une solution concentrée de sulfate de cuivre, où plonge une lame de cuivre, C. Dans cette pile, le zinc se dissout en s’oxydant, et forme du sulfate de zinc ; l’hydrogène produit passe à travers le vase poreux, et réduit le sulfate de cuivre. Il se forme donc du cuivre métallique, qui se dépose sur la lame de cuivre et le vase poreux, et l’hydrogène se combine avec l’oxygène, pour former de l’eau.

Fig. 332. — Pile de Daniell à ballon (modèle de M. Vérité).

La disposition donnée à la pile de Daniell par M. Vérité, horloger de Beauvais, pile que nous représentons (fig. 332), dispense de tout entretien. Un ballon B, rempli d’eau et de sulfate de cuivre, et dont le goulot porte un bouchon, traversé par un tube de verre, plonge dans le liquide du vase poreux. À mesure que le sulfate de cuivre dissous se consomme, dans la pile, il est remplacé par celui du ballon, qui maintient sans cesse la saturation du liquide dépolarisateur, mais a l’inconvénient de réduire un peu l’intensité du courant.

La pile de Daniell représentée dans la figure 333 a servi pendant très longtemps, en Angleterre, pour la télégraphie, et elle est encore très répandue pour cet usage.

Elle se compose d’une boîte en bois de teck, divisée en dix compartiments par une plaque d’ardoise C ; chaque compartiment renferme deux cloisons séparées par une plaque de porcelaine poreuse. Sur chaque ardoise on met, à cheval, une lame de cuivre, qui supporte, d’un côté une plaque de cuivre, et de l’autre côté une lame de zinc. Dans le dernier compartiment, à gauche, est une plaque de cuivre, qui aboutit à un bouton ; c’est le pôle positif de la pile.


Dans les compartiments d’électrode cuivre on met la dissolution de sulfate de cuivre avec quelques cristaux du même sel, qui maintiennent la dissolution saturée.

L’emploi d’une caisse en bois a pour but de supprimer les vases de verre, très exposés à être brisés pendant un long service. Il faut seulement que la caisse soit bien étanche, ce qui n’arrive pas toujours, et la pile est alors hors de service. La boîte étant fermée par un couvercle de bois l’évaporation de l’eau est