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salée, où il peut rester impunément, puisque ni ce sel, ni le chlore ne peuvent l’attaquer.

Le vase poreux, ainsi que le cylindre de zinc qui y est fixé, sont cimentés avec le col du vase, pour éviter tout dégagement de chlore, et on ne laisse qu’une ouverture pour le remplissage de l’eau salée, que l’on prépare en dissolvant dans 100 parties en poids d’eau 24 parties de sel de cuisine, proportion qui donne la plus petite résistance.

Au début, la force électromotrice est de 1,5 volt, mais elle tombe, au bout de quelques mois, à 1,38 volt. Toutefois, la réduction de l’hydrogène ne se fait pas complètement ; de sorte que la force électro-motrice peut tomber à 1,28 volt, même à 1,03 si l’on ferme la pile à court circuit ; mais il suffit d’un court repos pour qu’elle reprenne sa force primitive.


Enfin Gaiffe a construit une petite pile au chlorure d’argent.

L’élément se compose d’un petit cylindre de caoutchouc durci, qui porte un couvercle vissé se fermant hermétiquement. Les deux électrodes sont fixées au couvercle par des écrous. L’électrode négative est un petit creuset en cuivre qui contient du chlorure d’argent fondu, enveloppé dans de la toile. De petits buttoirs de caoutchouc assurent la distance nécessaire de l’électrode zinc, et un bracelet en caoutchouc les serre tous deux contre ces buttoirs.

Cet élément qui contient du liquide ne peut pas être retourné, puisque quand le couvercle est mouillé il se produit aussitôt une fermeture ; aussi Gaiffe remplaçait d’ordinaire le liquide par des couches de papier buvard imprégné d’une dissolution de chlorure de zinc à 5 pour 100.

Ces éléments sont très économiques et très commodes pour les usages médicaux.


De même que le chlore, l’iode, le brome et le soufre ont été employés comme dépolarisants. Ainsi, M. Laurie a construit une pile dont les électrodes plongent dans une dissolution d’iodure de zinc, à laquelle on ajoute de l’iode.

Dans l’élément de M. Doat, le vase extérieur contient du mercure, où plonge un fil de platine, et le vase poreux renferme une dissolution d’iodure de potassium qui entoure le charbon.

M. Regnault a remplacé l’iode par le brome et l’iodure de potassium par du bromure, sans obtenir de meilleurs résultats.

Enfin MM. Blanc et Savary ont essayé de réduire l’hydrogène par le soufre, et de construire, avec ce métalloïde, des piles impolarisables.

Aucune de ces piles, dont la force motrice est d’ailleurs très faible, n’a reçu d’application pratique.




CHAPITRE V

les piles au sulfate de cuivre dépolarisant. — piles de daniell, de bréguet, de vérité, de muirhead, de carré, de minotto, de w. thomson, de siemens et halske, de trouvé, de callaud, de meidinger, de gaiffe, de kohlfurst, de reynier.

Les piles dans lesquelles le sulfate de cuivre est employé comme dépolarisant sont très nombreuses, et un certain nombre sont en usage en télégraphie, sinon en France, du moins à l’étranger. C’est ce qui nous engage à les faire connaître.

Le point de départ des piles à sulfate de cuivre, c’est la pile de Daniell, dont l’invention est déjà ancienne, mais qui est encore en usage, soit par elle-même, soit par ses nombreuses imitations ou perfectionnements.

C’est en 1836 que le physicien anglais Daniell construisit sa première pile au sulfate de cuivre. Elle était très compliquée, mais elle fournissait un courant parfaitement constant. Elle était munie d’un siphon