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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/424

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Fig. 352. — Pile secondaire de M. Gaston Planté, chargée par la pile de Bunsen. Fig. 353. — Vue intérieure d’un élément séparé de la pile secondaire de M. Gaston Planté.

Comme les couples voltaïques, les éléments secondaires s’associent, soit en quantité, soit en tension. La durée de leur décharge dépend de la grandeur des lames de plomb employées, de l’épaisseur des dépôts produits et de la résistance extérieure du circuit. La décharge est très constante, elle est relativement de courte durée, mais, en revanche, d’une énergie considérable.

Après une série de charges et de décharges successives le métal se pénètre de plus en plus de peroxyde de plomb réduit ; ce qui augmente sans cesse la durée de la décharge.

Cette particularité a permis à M. G. Planté d’accumuler, dans un couple secondaire, la majeure partie du travail chimique de la pile. Avec un couple bien formé, c’est-à-dire dans lequel la lame de plomb positive est profondément pénétrée de peroxyde de plomb, et la lame négative suffisamment recouverte de plomb réduit, M. Planté a pu emmagasiner, par kilogramme de plomb, plus de 65 000 coulombs.

Cette quantité de travail chimique accumulé n’est point, du reste, la limite qu’on peut atteindre, car, en continuant la formation des couples, en changeant, comme l’a indiqué M. Planté, le sens du courant primaire agissant sur le couple, de manière à réduire la lame de plomb primitivement peroxydée et à peroxyder la lame de plomb antérieurement réduite, on détermine encore un nouvel accroissement de la quantité de travail chimique accumulé. Il n’y a, en somme, d’autre limite que l’épaisseur des lames de plomb.

Une des propriétés les plus précieuses des piles secondaires, c’est de pouvoir, grâce à l’inaltérabilité du peroxyde de plomb dans l’eau acidulée, conserver pendant plusieurs semaines la charge qu’elles ont reçue. Elles