Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/433

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qui, dans certains cas particuliers, sont employés de préférence aux machines dynamo-électriques.

Mais avant d’aborder l’étude et la description de ces deux ordres d’appareils, il est indispensable de donner des définitions précises et de rappeler quelques principes généraux.


On appelle champ magnétique la portion d’espace dans laquelle se fait sentir l’influence d’un aimant, et dans laquelle existent des forces spéciales d’attraction et de répulsion.

Faraday a eu l’idée de représenter la direction et l’intensité de ces forces, qui varient de chaque point du champ magnétique, par des courbes, qu’il a appelées lignes de force.

On appelle intensité du champ magnétique en un point quelconque, l’intensité de la résultante des forces d’attraction et de répulsion en ce même point.

Par machine dynamo-électrique, dans le sens le plus large du mot, on doit entendre un appareil destiné à convertir l’énergie, prise sous la forme d’un mouvement mécanique, en énergie sous forme de courants électriques, et vice versâ.

Les machines dynamo-électriques reposent toutes sur le principe d’électro-magnétisme découvert par Faraday en 1831, et que nous rappellerons ici. « Quand on fait mouvoir dans un champ magnétique un conducteur faisant partie d’un circuit fermé, ce conducteur devient le siège d’un courant électrique induit. »

La cause de la production de ce courant se comprend sans peine. Pour déplacer le conducteur dans le champ magnétique, on éprouve une certaine résistance, car il faut vaincre les attractions et répulsions qui s’exercent dans ce champ. On est donc obligé de dépenser une certaine quantité de travail ; et c’est ce travail qui produit le courant d’électricité d’induction.

Le champ magnétique peut être produit par un aimant permanent, comme dans l’ancienne machine de l’Alliance. On a alors une machine magnéto-électrique. Mais on réserve plus particulièrement le nom de machine dynamo-électrique ou plus brièvement de dynamo, à celle dans laquelle le champ magnétique est produit par un électro-aimant, et où le magnétisme se développe par le fonctionnement de la machine elle-même.

La machine de Wilde, que nous avons décrite dans les Merveilles de la science [1], est une machine dynamo-électrique, dont les électro-aimants sont excités par une petite machine magnéto-électrique.

Cette distinction des machines électriques en magnéto et dynamo est peut-être un peu arbitraire, au point de vue scientifique, mais elle est commode, et elle est employée dans l’usage courant. Nous la conserverons pour la clarté de l’exposition.

Les machines électriques comprennent toujours deux systèmes, animés d’un déplacement relatif. On appelle inducteur le système destiné à produire le champ magnétique, que ce soit un aimant ou un électro-aimant, et on appelle induit, ou armature, le système approprié à la production des courants induits.

C’est un étudiant italien, Pacinotti, qui a eu le premier l’idée de constituer l’armature comme on le fait généralement aujourd’hui, et c’est le même physicien qui a construit la première machine dynamo-électrique.

Le mode d’enroulement de l’induit employé par Pacinotti a été repris et modifié par M. Gramme, ancien ouvrier de la Compagnie l’Alliance, qui lui a donné la forme connue sous le nom d’anneau de Gramme. C’est donc à M. Gramme que revient l’honneur d’avoir amené d’un seul coup la ma-

  1. Tome Ier, page 725.