Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/467

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financier de MM. de Rotschild, ont échoué, il faut le reconnaître, mais le principe du transport de la force par l’électricité n’est point compromis par cet échec. Quand on se contentera de transporter, par le fil électrique, des forces raisonnables, on tirera de cette belle méthode d’excellents résultats, et le transport lointain des forces de la vapeur des chutes d’eau ou du vent, reste acquis à la science et à l’industrie, comme une des plus grandes découvertes de notre siècle.

Dans les mines, le transport de la force a déjà reçu, comme il a été dit plus haut, des applications très nombreuses, qui ne feront que s’accroître avec le temps. L’électricité permettra de distribuer, avec une singulière facilité, l’énergie mécanique dans tous les points d’une usine ou d’une manufacture où elle sera nécessaire. On s’en servira pour mettre en action les machines-outils, les grues, les pompes ; pour actionner les tours, les laminoirs, les métiers à tisser, etc.

Quant au transport des forces naturelles, un avenir plus important encore leur est réservé. Là où abondent les chutes d’eau, on pourra les recueillir en une chute unique, qui servira à faire tourner une machine dynamo-électrique ; et l’électricité ainsi engendrée sera expédiée pour produire, à distance, soit le mouvement pour les ateliers, soit l’éclairage électrique pour les villes, c’est-à-dire, le mouvement dans le jour, et l’éclairage la nuit. Depuis quelques années, en certaines localités de la Suisse, la force des torrents ainsi recueillie, sert à éclairer des villes, et des entreprises du même genre se préparent en Amérique et dans différents pays de l’Europe. Quand les dépenses nécessaires pour la captation des eaux ne seront pas trop fortes, on aura là l’immense avantage d’utiliser des forces naturelles perdues jusqu’ici. C’est un bienfait nouveau dont les populations devront se montrer reconnaissantes envers la science et les savants.


On voit, en définitive, et pour en revenir à l’objet de ce Supplément, que le moteur électrique a eu, dans son développement, deux périodes distinctes. La première période, de 1843 à 1870, que nous avons considérée dans les Merveilles de la science, n’a donné que des résultats négatifs, parce qu’elle se bornait à mettre en jeu le fait pur et simple de l’attraction du fer par l’aimant. Dans la seconde période, qui va de 1870 au moment actuel, et que nous avons considérée dans ce Supplément, le moteur électrique a fait un pas immense, parce que l’on a substitué à la simple attraction magnétique la production d’un courant d’électricité par la rotation des aimants autour d’une armature de fer. Et l’idée féconde de la liaison de deux machines dynamo-électriques, dont l’une produit le mouvement, et l’autre, placée à distance, reçoit l’électricité envoyée par la première, a fait surgir une des plus grandes découvertes dont notre siècle se soit enrichi : le transport de la force par le courant électrique.

fin du supplément au moteur électrique.