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la Science[1] pour qu’il soit inutile d’expliquer ici les opérations dont elle se compose.

Quant à l’électro-métallurgie, c’est une industrie toute nouvelle, qui se rapporte à l’extraction des métaux par l’électricité, et qui permet d’obtenir à l’état de pureté chimique, et en quantités considérables, nombre de corps qu’il était impossible jusqu’ici d’isoler à l’état de pureté absolue, à moins de grandes dépenses. Pour certains métaux même, aucun autre traitement ne permettait d’atteindre un résultat aussi complet.

On peut citer, à ce propos, un fait curieux et bien caractéristique : certaines usines, celle de M. Mouchel, par exemple, fabriquent, par l’emploi de l’électricité, des fils de cuivre qui présentent, comparés au cuivre jadis réputé pur, une conductibilité électrique de 102 pour 100.




CHAPITRE II

l’électrolyse. — équivalents électro-chimiques. — graduation des instruments de mesure, — application aux compteurs d’électricité.

L’électrolyse est, comme on l’a dit plus haut, l’art de précipiter les métaux l’un sur l’autre, par l’action d’un courant électrique.

Dans l’électrolyse, on utilise chaque jour le principe que nous énoncions dans le précédent chapitre, à savoir que le poids du métal déposé par un courant électrique, est, pour un temps donné, proportionnel à l’intensité du courant.

Or, si, pour tous les métaux usuels, on pèse la quantité de métal pur déposé par un ampère, pendant une heure, on remarque que ces différents poids (appelés équivalents électro-chimiques) sont dans le même rapport que les équivalents chimiques des mêmes métaux. Par conséquent, les équivalents électro-chimiques sont proportionnels aux équivalents chimiques, et il s’ensuit que, pour avoir en grammes le poids de métal libéré par un ampère-heure, il suffit de multiplier l’équivalent chimique de ce métal par 0gr,0375, poids d’hydrogène libéré par un ampère-heure.

Le tableau suivant donne les équivalents électro-chimiques de quelques corps usuels, et les poids correspondants mis en liberté par un ampère-heure.


MÉTAL. ÉQUIVALENT
POIDS
libéré par
un ampère-heures en gramm.
chimique. électro-
chimique.
Hydrogène 
1,0 0,01036 0,0375
Or 
98,3 1,0223 3,6862
Argent 
107,0 1,1232 5,05
Cuivre 
31,8 0,3307 1,1925
Fer 
22,0 0,2912 0,5292
Nickel 
27,5 0,3068 1,1062
Zinc 
32,7 0,3401 1,2262
Plomb 
103,50 1,0764 3,2212

Ce tableau est d’une utilité incontestable, lorsqu’il s’agit d’étalonner des appareils de laboratoire.

L’étalonnage consiste dans l’ensemble des méthodes servant à établir la graduation des appareils destinés à la mesure du courant.

Le plus simple de tous, l’ampère-mètre, que nous représentons figure 398, est usité dans toutes les installations. Il se compose d’une aiguille aimantée, P, mobile entre les branches d’un fort aimant naturel, A, qui la dirige, et soumise à l’influence du courant qui circule dans un très gros conducteur, CD, C′D′, sans résistance appréciable, faisant un tour ou deux entre l’aiguille et l’aimant.

Pour graduer cet appareil, on le place dans le circuit d’une pile travaillant sur une cuve de galvanoplastie. Le courant étant établi pendant une heure, on note sur le cadran, M, la déviation moyenne, et on pèse le dépôt métallique qui en résulte. Si la dissolution employée est celle d’un sel de

  1. Tome II, pages 285-384.