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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/478

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place par un alliage fusible. Mais auparavant, les fleurs et les fruits sont groupés d’une façon gracieuse autour d’un vase métallique approprié, et le tout est argenté par la méthode électro-chimique ordinaire.

Il est évident qu’un semblable travail exige surtout une grande habileté de main, et un goût éclairé ; mais les produits obtenus, tout en constituant de belles œuvres d’art, dont aucune ciselure ne saurait atteindre la perfection, permettent de vulgariser, en les mettant à la portée de tous, des créations artistiques. Elles sont d’autant plus dignes d’intérêt que leur ensemble est une très exacte reproduction de la nature.

La galvanotypie diffère du recouvrement d’un objet par la galvanoplastie, en ce que l’on n’est plus en présence d’un type déformé ou fragile, selon que le métal déposé par la pile est de forte ou de mince épaisseur, mais bien devant une masse pesante, rigide, sonore comme le bronze, conservant les puretés et la forme du modèle, et de plus, n’exigeant aucune retouche, pouvant se modeler et se river comme les métaux, et propre, dès lors, à tout emploi décoratif.

M. Juncker ne fait pas connaître le procédé particulier, ou le tour de main qu’il emploie. Nous ne pouvons donc donner à ce sujet des explications plus complètes, et nous nous contenterons de montrer, dans les figures 402 et 403, la reproduction d’un vase ornementé et d’une branche de vigne par les procédés de cet opérateur.

Fig. 403. — Branche de vigne reproduite par le procédé Juncker.

Un électricien déjà connu par d’autres travaux, M. Thiercelin, Ingénieur des Arts et Manufactures, s’est attaché à mettre à la portée de tous, amateurs, comme industriels, la reproduction des œuvres d’art, au moyen de l’appareil galvanoplastique simple.

Ayant remarqué que le cuivre se déposait en poudre rouge, au lieu de former une couche tenace, toutes les fois que le bain était trop acide, et non pas, comme on le prétend généralement, lorsque le courant a trop d’intensité, M. Thiercelin eut l’idée de chercher, pour alimenter le bain, un sel de cuivre capable d’absorber l’acide sulfurique, au fur et à mesure de sa formation ; de telle sorte qu’on pût galvaniser dans un liquide à peu près neutre.

Ce sel est le carbonate de cuivre, qui se décompose peu à peu, en laissant dégager de l’acide carbonique, tandis que l’acide sulfurique du sulfate employé, se répand dans le bain, par suite de la mise en liberté du cuivre métallique.