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dans les premières pages de ce volume [1], une description très développée, avec des dessins très variés, de ce générateur, vraiment inexplosible, mais auquel on doit reprocher, toutefois, son extrême complication, qui nécessite des chauffeurs expérimentés et infatigables, et qui a le défaut de contenir une trop faible quantité d’eau.

L’eau est fournie à la chaudière Belleville par un puits qui a été creusé à proximité. On a fait, d’autre part, une prise à un embranchement de l’eau d’Ourcq, afin d’assurer l’alimentation de la chaudière en tout temps.

La machine à vapeur, mise en marche par cette chaudière, est de la force de 60 chevaux. Elle a été construite par MM. Schneider, à l’usine du Creusot. C’est la machine Corliss du Creusot. Comme nous avons analysé, avec beaucoup de détails, cette machine, dans le Supplément à la Machine à vapeur, qui forme la première Notice de ce volume [2], nous n’avons pas besoin de revenir sur cette description. Dans le dessin de la machine à vapeur de l’Hôtel des postes, on reconnaîtra, si l’on veut bien se reporter à la figure de la machine Corliss du Creusot [3] , les mêmes déclics, si ingénieux, le lourd volant et l’excellent régulateur de cette belle machine à vapeur.

Nous dirons seulement que le cylindre à vapeur est muni d’une enveloppe à circulation de vapeur, et d’une garniture calorifuge, c’est-à-dire destinée à éviter les pertes de chaleur.

Quant au condenseur, qui n’est point visible sur notre dessin, parce qu’il est placé sous le bâti de la machine, il est pourvu d’une pompe à air, à simple effet, actionnée par une contre-manivelle, rattachée elle-même à la manivelle de la machine à vapeur. La pompe à eau reçoit son mouvement d’un excentrique placé à l’extrémité du grand arbre moteur, du côté opposé à sa manivelle.

Un purgeur automatique fait écouler l’eau chaude, sortant du condenseur, dans l’égout de la rue Étienne-Marcel.

L’arbre moteur de la machine Corliss fait 52 tours par minute. Malgré cette médiocre allure, les deux cylindres de la pompe de compression de l’air refoulent 30 000 litres d’air par minute.

Les pompes atmosphériques font directement suite, comme on le voit sur la figure 426, au cylindre à vapeur ; et c’est le prolongement de la tige du piston de ce cylindre, qui vient actionner, ainsi que nous l’avons dit plus haut, le piston et les soupapes des pompes atmosphériques.

La suppression de tout organe de transmission du mouvement du cylindre à vapeur aux pompes, c’est-à-dire l’absence de tout intermédiaire entre la puissance et le travail, procure un rendement élevé, tout en simplifiant l’entretien et les visites de l’appareil.

Les soupapes d’aspiration et de refoulement d’air sont du même modèle, et appartiennent au système Corliss. Comme elles sont entièrement métalliques, elles fonctionnent à des températures élevées. Par leur fermeture brusque, elles peuvent marcher aux allures les plus rapides ; ce qui a permis de réduire considérablement les dimensions des cylindres à air. On peut reconnaître, en effet, en examinant notre dessin, que les cylindres compresseurs sont d’un faible volume, malgré la grande quantité d’air qu’ils aspirent en une minute. Ajoutons que ces soupapes peuvent être facilement démontées et visitées.

Un courant d’eau froide circulant autour des cylindres compresseurs et raréfacteurs d’air prévient leur échauffement par le calorique que développe toujours la compression de l’air. Cette utile disposition avait déjà été

  1. Pages 6-10.
  2. Pages 45-47.
  3. Figures 39 et 40.