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soit aériennes, soit souterraines. Il sera pourtant intéressant de réunir ici quelques chiffres, pouvant donner une idée de l’étendue de cet immense réseau.

En 1860, époque à laquelle le télégraphe électrique commença à prendre un certain essor en France, la longueur des fils atteignait 45 000 kilomètres ; elle s’élevait à 123 000 en 1877, et à 223 263 kilomètres vers la fin de 1883. Aujourd’hui, la France possède une longueur de fils, tant aériens que souterrains, qui dépasse 225 000 kilomètres en chiffres ronds (56 220 lieues), pour desservir une étendue totale de lignes évaluée à 73 000 kilomètres (18 250 lieues).

En Europe, les lignes aériennes embrassaient, en 1874, une étendue de 270 000 kilomètres, et la longueur des fils desservant ces lignes était de 700 000 kilomètres. À la fin de 1877, le réseau européen avait une longueur de lignes télégraphiques de 450 087 kilomètres, employant 1 200 000 kilomètres de fils.

L’Allemagne possède environ 299 000 kilomètres de fils, tant aériens que souterrains ;


La Russie 
224 000 kilomètres.
La Grande-Bretagne 
216 000
L’Autriche-Hongrie 
148 000
L’Italie[1] 
90 000
La Suède et la Norvège 
45 500
L’Espagne 
40 800
La Belgique 
28 800
La Suisse 
16 500
La Hollande 
14 800
Le Portugal 
11 000
Les autres pays (ensemble) 
31 700

L’Australie avait, en 1880, un réseau de 42 947 kilomètres ; celui des Indes anglaises s’élevait à 29 120 kilomètres. Tous ces nombres n’ont cessé de s’accroître depuis.

« Actuellement, dit M. A. Guillemin[2], auquel nous avons emprunté une partie des renseignements statistiques qui précèdent, le développement des lignes télégraphiques sur le globe terrestre n’atteint pas moins de 2 millions de kilomètres ; ce qui équivaut à cinquante fois la longueur de la circonférence de la terre, ou près de cinq fois la distance qui nous sépare de la lune (sur ce chiffre total, la télégraphie sous-marine compte pour 60 000 milles géographiques, environ 111 000 kilomètres, ou presque trois fois la circonférence du globe). »

Chacun des 232 câbles qui forment aujourd’hui le réseau sous-marin se composant, en moyenne, de 40 fils, on peut estimer la longueur du fil de fer et de cuivre employé à 25 millions de milles, ou dix fois la distance entre la terre et la lune.

Le nombre total des télégrammes de Paris pour Paris s’élève, année moyenne, à environ 2 238 000, et produit, en chiffres ronds, 970 000 francs de recettes. Les produits télégraphiques de Paris, qui, en 1877, étaient de 6 797 555 francs, se sont élevés, en 1883, à 10 449 815 francs, malgré les nombreuses réductions apportées aux taxes télégraphiques, et particulièrement malgré l’énorme abaissement de prix, comparé à celui des télégrammes ordinaires, qui résulta de l’adoption des cartes-télégrammes et des télégrammes fermés.


Les télégrammes internationaux, qui étaient, en 1869, au nombre de 1 488 767, et ne s’élevaient, en 1879, qu’à 2 832 247, atteignent aujourd’hui le chiffre moyen de 4 200 000.

En moyenne on expédie, annuellement, en :


Grande-Bretagne 
33 966 000 dépêches.
France 
26 261 000
  1. L’Italie, la Suède, la Norvège, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, la Bulgarie, la Bosnie et la Serbie, ne possèdent que des lignes aériennes.
  2. Le Monde physique.