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Allemagne 
18 363 000 dépêches.
Russie 
9 801 000
Italie 
7 027 000
Autriche-Hongrie 
6 627 000
Belgique 
4 067 000
Suisse 
3 047 000
Espagne 
2 831 000

Depuis 1870, le nombre des dépêches expédiées s’est accru dans une proportion énorme. Pour donner une idée de l’activité de la correspondance, dans les pays industriels, citons l’Angleterre, qui, dans le cours de cette même année 1870, vit passer dans son réseau près de 10 200 000 dépêches, soit 203 600 par semaine, ou près de 30 000 par jour.

M. W. Huber[1] nous apprend que le 18 juillet 1870, jour où la déclaration de guerre entre la France et la Prusse fut connue à Londres, 20 592 dépêches passèrent par la seule station centrale.

Le réseau télégraphique indien a expédié, en 1871, 33 000 dépêches ; malgré le prix élevé de la correspondance par les câbles transatlantiques, 240 000 dépêches ont franchi, en une seule année, l’Océan.

Aux États-Unis, où l’étendue des lignes, au 1er octobre 1881, s’élevait à 272 164 kilomètres, et celui des fils à 500 000 kilomètres, le nombre des télégrammes expédiés pendant l’année 1880 avait dépassé 33 millions. Dans ces chiffres, les fils réservés au service spécial des chemins de fer ne sont pas compris.

Ces données statistiques suffisent pour qu’on se fasse une idée de l’essor qu’ont pris les correspondances rapides en divers points du globe.


Le nombre des agents et sous-agents employés par l’administration des télégraphes, en France, atteignait, en 1883, le chiffre considérable de 54 000, répartis dans 7 523 bureaux. Ces derniers chiffres n’ont pas dû varier sensiblement depuis l’époque où le relevé a été fait.




CHAPITRE X

le téléphone. — son origine. — recherches de m. graham bell. — travaux antérieurs de page, bourseul, etc. le phonautographe de léon scott. — téléphones de philippe reis et de m. elisha gray. — téléphone parlant de m. graham bell. — expériences faites entre boston et malden. — procès entre graham bell et elisha gray, au sujet de l’invention du téléphone. — droit de priorité accordé à m. graham bell. — le téléphone magnétique de m. graham bell. — perfectionnements du téléphone par e. gray, gower, siemens, ader, d’arsonval, colson, etc.

Nous placerons, comme suite au Supplément au télégraphe électrique, la description du téléphone, de sa construction première, de ses perfectionnements, de sa théorie et de son emploi général.

On peut rattacher ce merveilleux instrument à l’électricité : 1o parce que le téléphone primitif, le téléphone de M. Graham Bell, consiste en un barreau aimanté, dont les variations d’intensité magnétique provoquent dans une membrane de fer des ondulations sonores ; 2o parce que le téléphone à pile, d’Edison, qui est venu centupler la puissance du téléphone Bell, fait emploi, comme l’indique son nom, d’un courant électrique.


C’est à un modeste professeur de l’institution des sourds-muets de Boston, M. Graham Bell[2], qu’est due l’invention de cet admirable appareil, qui transmet à distance la voix humaine, et que sir William Thomson proclama, dès l’origine, « la plus grande merveille de la télégraphie ».

  1. Auteur d’une statistique détaillée du réseau télégraphique universel et d’une carte générale de ce même réseau.
  2. M. Graham Bell, qui s’est fait naturaliser Américain, en 1876, est né à Edimbourg (Écosse).