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deux plaques de cuivre, isolées l’une de l’autre, et percées chacune de 2 trous. C’est dans un de ces trous qu’on enfoncera le Jack-Knife.

Fig. 470. — Jack-Knife.

Le Jack-Knife, auquel on a conservé son nom américain (couteau de Jack), se compose d’un cordon souple (fig. 470) renfermant 2 fils, dont le premier aboutit à une virole métallique, et le second à une tige centrale, isolée de la virole, et la dépassant d’une certaine quantité.

L’autre extrémité de chacun des fils aboutit au récepteur téléphonique que l’employé tient à la main. Il lui suffit donc d’enfoncer son Jack-Knife dans l’un des deux trous percés dans les plaques qui correspondent à la ligne de l’abonné, pour se trouver en relation avec lui. Suivant que le Jack-Knife se trouve enfoncé dans le trou de droite ou dans celui de gauche des plaques (fig. 469), il isole ou non l’indicateur, en écartant un ressort de contact placé à l’intérieur, et cela par l’intermédiaire d’une goupille d’ivoire a (fig. 470) qui pénètre dans le trou.

Lorsqu’il s’agit de relier deux abonnés, on se sert d’un Jack-Knife double, dont on place l’une des extrémités dans l’orifice de gauche du commutateur du premier abonné, et l’autre dans l’orifice de droite du second, de manière que le courant électrique aille de l’appareil d’un abonné à l’autre.

Fig. 471. — Appareil Berthon-Ader (Récepteur et Transmetteur) pour le service des employés d’un bureau central.

L’appareil qui sert aux employés du bureau central à entendre les communications des abonnés et à leur répondre est représenté sur la figure ci-dessus. C’est un récepteur et un transmetteur portés sur une même tige, flexible et recourbée.

Le récepteur, A, est le récepteur ordinaire Ader-Bell, dont on fait usage dans les appareils de la Société des téléphones ; mais le transmetteur, B, est tout différent. Il a été imaginé par le savant directeur de la Société des téléphones, M. Berthon.

C’est un microphone à charbon, mais d’une disposition toute spéciale, et qui est des plus commodes et des plus sûres. La lame vibrante qui reçoit les inflexions de la voix est une mince lame de charbon de cornue, encastrée sur les bords d’un disque en ébonite. Le microphone se compose de grenaille de charbon renfermée dans une petite coupelle en ébonite, qui occupe le centre de l’intérieur du disque. Une seconde lame de charbon supporte la coupelle, qui se trouve ainsi comprise entre deux plaques de charbon, séparées l’une de l’autre par une bague en caoutchouc. Pendant les mouvements qu’exécutent les deux lames vibrantes, elles viennent se mettre en contact avec les petites éminences des grains de charbon, et par ces points de contact et d’interruption de contact multipliés, elles établissent ou interrompent le courant électrique qui transmet les ondulations sonores, c’est-à-dire