Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/618

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mobile contenant la bobine de fils parcourus par le courant et suspendue par un fil de soie, a. Le siphon t, t est fixé sur ce cadre. La branche la plus courte du siphon plonge dans le réservoir d’encre, E. Quand le cadre se déplace, par l’influence de l’aimant qui le fait dévier à droite ou à gauche, la branche la plus longue du siphon vient déposer l’encre sur le papier, P.

Le courant de la ligne arrive au cadre mobile B par le fils métallique b. Les fils, a, b, placés l’un au-dessus, l’autre au-dessous, et une fois tendus, servent d’axe de rotation.


Le siphon-recorder est d’un réglage beaucoup plus délicat que celui du galvanomètre Thomson à miroir, si longtemps employé, et que plusieurs Compagnies conservent, d’ailleurs, encore, ainsi qu’il a été dit plus haut. On a supprimé le mouss-mil, ce qui a rendu l’appareil beaucoup plus simple. Au lieu de faire dérouler la bande de papier par le même courant électrique qui anime l’appareil, on fait dérouler le papier par un poids et un ressort d’horlogerie, indépendants de l’appareil principal.

D’autres constructeurs ont encore modifié le siphon-recorder, en remplaçant les électro-aimants qui provoquent le déplacement du cadre mobile, ou bobine, par de simples aimants, d’une force suffisante.

Aujourd’hui, le, siphon-recorder de sir William Thomson, avec les modifications que nous venons d’énumérer, fonctionne sur la ligne sous-marine de Marseille à Alger.

Dans le câble d’Algérie, le papier est tiré par un poids et un mouvement d’horlogerie. Les aimants, d’une grande puissance, sont placés verticalement. Enfin, en 1888, M. Brahsic a appliqué à cet appareil le perforateur Wheatstone, en transmettant au moyen de bandes perforées, ce qui permet d’accroître notablement la vitesse des transmissions.




CHAPITRE II

développement et état actuel du réseau télégraphique sous-marin entre les nations des deux mondes.

Il existe aujourd’hui 17 Compagnies de câbles sous-marins. En outre, quatre gouvernements possèdent, en toute propriété, des câbles : ce sont ceux de la France, de l’Angleterre, de la Russie et de l’Italie.

La France a placé 12 018 milles de câbles dans la Méditerranée, et l’Angleterre en possède autant dans l’Océan Indien. Sur les 17 Compagnies transatlantiques, 8 sont établies à Londres, 4 à New-York et 2 à Copenhague.

Le nombre des dépêches télégraphiques expédiées par les câbles sous-marins, qui était de 0 :


en 
1850
passait à 550 000 en 
1860
à 5 000 000 en 
1870
à 15 000 000 en 
1880
à 26 175 000 en 
1883
et à plus de 26 300 000 en 
1886

Voici l’énumération des grandes lignes sous-marines qui relient les continents.

En 1884, l’Europe était en communication directe avec le continent américain du nord, par huit câbles, dont cinq sont anglo-américains, et partent de Valentia (Irlande) et deux sont français, et partent de Brest, pour aboutir à Trinity-Bay, dans l’île de Terre-Neuve, et à Saint-Pierre-Miquelon, puis gagner, de là, le territoire des États-Unis.

La conception du second câble atlantique français est due à M. Pouyer-Quertier, de Rouen.

Jusque-là les câbles transatlantiques, y compris celui de Brest à New-York, malgré son origine française, appartenaient tous à des Compagnies anglaises. C’est ce qui ré-