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La première de ces communications relie la France à New-York.

La seconde, qui a pour objet de doubler la première ligne, réunit l’Angleterre à la Nouvelle-Écosse.

Les lignes sont les suivantes :


1o Câble de Brest à Saint-Pierre, (Terre-Neuve), longueur 
2 395 milles
5 498 milles marins ou plus de
11 000 kilomètres
2o Câble de Saint-Pierre ou cap Cod (États-Unis), longueur 
860 »
3o Cap de Land’s-End aux îles Scilly, longueur 
30 »
4o Câble des îles Scilly à Saint-Pierre, longueur 
2 285 »
5o Câble de Saint-Pierre à Tor-Bay, longueur 
270 »
6o Câble de Brest aux îles Scilly, longueur 
108 »
7o Ligne terrestre américaine. 
 

Un steamer, spécialement construit et outillé pour surveiller le réseau, permet de maintenir constamment les câbles en bon état et de réparer sans retard les plus petits accidents.

Le câble a été construit par une maison anglaise, MM. Siemens frères, qui se sont également chargés de la pose et de l’atterrissage.

Le câble français fut posé pendant l’été de 1850.

Depuis 1885, un neuvième câble, dû à l’initiative de MM. Mackay et Bennett, directeurs du journal américain le New-Herald, relie Paris et le Havre à New-York. Le point d’atterrissage, sur la côte française, se trouve au Havre ; il est situé, sur la côte américaine, un peu au nord de Boston, à Canso (Nouvelle-Écosse). À partir de ce point, la ligne se dédouble. Pendant que l’un des fils se dirige sur New-York, l’autre aboutit au cap Ann (Boston). Ce dernier est destiné à desservir le nord des États-Unis et le Canada. L’autre est plus spécialement affecté aux communications avec le sud, et au cas où il viendrait à se rompre, les dépêches n’en parviendraient pas moins à New-York, par une ligne aérienne spéciale, venant du cap Ann.

Le grand avantage de cette combinaison, dit M. W. Huber, est que les fils, soustraits aux influences atmosphériques, peuvent fonctionner par tous les temps, sans que le service soit entravé ou interrompu, comme il arrive quelquefois par les temps d’orage.


« Le câble de Waterville à Canso est composé, dit M. Huber, auteur d’une statistique récente sur le télégraphe électrique, de deux fils montés en duplex, ce qui permet d’expédier, par le même fil, deux dépêches simultanément dans les deux sens, soit quatre dépêches à la fois. De Waterville au Havre, le fil est simple, mais toutes les éventualités ont été prévues et la compagnie a acquis le droit de réquisitionner, en cas d’avaries, un fil de la Submarine Company, allant du Havre à Londres.

L’Amérique du Sud est aussi reliée à l’Europe par une ligne sous-marine, qui passe par Lisbonne, Madère, les îles du Cap-Vert, et aboutit à l’extrémité la plus orientale de l’Amérique, au cap Saint-Roque (Brésil). »


En résumé, malgré la cession à l’Angleterre du premier câble français, Paris se trouve aujourd’hui en communication par un fil spécial avec New-York, par le Havre.

Nous avons dit que l’exécution de ce travail est due à l’initiative de M. Mackay et de M. Bennett, directeur du New-York-Herald, qui seuls ont fourni les capitaux considérables nécessités par une semblable entreprise. Ces deux hardis gentlemen ont mené l’opération avec une rapidité à laquelle nous sommes peu habitués en France, et qui ne laisse pas que de nous causer quelque surprise. À peine le projet était-il conçu, que déjà on se mettait à l’œuvre. Construire le câble, qui mesure 520 milles de longueur, et le poser au fond de l’Océan, fut chose accomplie en moins de temps qu’il n’en aurait fallu à une Société française pour discuter seulement le projet.


D’après un relevé récent, dû au Bureau international des administrations télégraphiques de Berne, il existe aujourd’hui, c’est-à-dire en 1889, 12 câbles transatlan-