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Fig. 139. — Culasse du canon de Bange de 90 millimètres (culasse ouverte, vue par la gauche).


rompus, et que l’on appelle le logement de la culasse.

Pour ouvrir la culasse, l’artilleur, placé à gauche de la pièce, à hauteur de la culasse, saisit le levier-poignée D, avec la main gauche, le relève le plus possible et le tire à lui, jusqu’à l’arrêt du mouvement, afin de faire tourner la vis de culasse. Il saisit alors la poignée fixe, avec la main droite, et tire franchement la culasse en arrière, pour ouvrir le volet. L’opération inverse s’exécute, pour refermer la culasse après l’introduction du projectile. Cette manœuvre est des plus simples, et ce n’est pas un avantage à dédaigner sur le champ de bataille. Le levier-poignée, lorsqu’il est rabattu, empêche la vis de culasse de tourner pendant le tir, parce que sa tête est engagée dans une mortaise de sûreté pratiquée dans le volet.

Quant à l’obturateur, nous l’avons représenté dans la figure 136 (page 163) : c’est celui du colonel Lahitolle, ainsi que nous l’avons fait remarquer d’avance.

Le canon de 80 est spécialement affecté aux batteries à cheval. Il ne diffère pas, dans son ensemble, du canon de 90 ; mais il est moins lourd, et il est naturellement doué d’une mobilité supérieure et se prête mieux aux allures rapides de la cavalerie. Il ne pèse que 425 kilogrammes, et lance un obus de 5k,600, avec une charge de poudre de 1 500 grammes, une vitesse initiale de 490 mètres et une portée de 7 100 mètres. Le rapport entre le poids de la charge et le poids du projectile est : 0,27 pour le canon de 80, et 0,23 seulement pour le canon de 90. C’est ce qui explique pourquoi la vitesse initiale de l’obus de 80 — et, par conséquent, sa portée — sont supérieures à celles de l’obus de 90.

Fig. 140. — Obus du canon de Bange, de 90 millimètres.

Ces deux canons (celui de 90 et celui de 80) lancent quatre espèces de projectiles : des obus ordinaires, des obus à balles, des obus à mitraille et des boîtes à mitraille.

L’obus ordinaire (fig. 140) est en fonte, de forme allongée, et présente un vide intérieur, contenant la charge destinée à le faire éclater.

Le diamètre de l’obus de 90 n’est que