Aller au contenu

Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/187

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
Fig. 156. — Canon de montagne, de 80 millimètres.


par le général Ferron, alors Ministre de la guerre. Il est, d’ailleurs, surprenant que l’on eût attendu si longtemps pour cette création. En effet, l’artillerie de montagne est la seule qui ait été employée pendant la période, si longue et si tourmentée, de la conquête de l’Algérie. En Tunisie, le général Forgemol ne put se servir que de pièces de montagne. Au Tonkin, on dut armer avec des pièces de montagne les batteries d’artillerie de campagne qui faisaient partie du corps expéditionnaire, commandé par le général Millot, et les canons de campagne ne servirent que pour la défense et l’attaque des places.

Ce n’est pas que la différence de poids entre le canon de campagne et celui de montagne soit très considérable, mais la pièce de montagne est un canon démontable, qui peut être transporté par morceaux, d’un lieu à l’autre, particularité à laquelle ne prétend pas le canon de campagne.

Pour le dire en passant, les Russes ont trouvé ce procédé si avantageux, qu’ils ont construit un canon de siège démontable, dont ils se sont servis devant Plewna.

Ce que nous venons de dire sur la guerre de montagne suffit pour indiquer les conditions que doit remplir un canon de montagne. Tel qu’il est, tel que le représente la figure 156, le canon de 80, du système de Bange, remplit toutes les conditions voulues. D’un transport facile, il ne se prête pas seulement à la guerre de montagne ; il ne serait pas moins utile pour la guerre de rues, puisqu’on le hisserait très facilement jusqu’aux étages supérieurs des maisons.

Le canon de 80 millimètres, qui fut définitivement adopté en 1878, est une bouche à feu en acier, rayée à droite, et se char-