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terminée par l’inflammation de la charge du canon pour provoquer le recul de la masselotte. Ceci est extrêmement important, puisque les obus peuvent tomber pendant qu’on les transporte. On a remarqué que la masselotte ne reculait pas lorsqu’on laissait tomber un obus de 30 mètres de hauteur sur le sol. Dans ces conditions, les accidents sont peu à redouter.

Il est également vrai que, pour armer la fusée Budin, c’est-à-dire pour faire reculer la masselotte, il faut que la charge de poudre imprime au projectile une vitesse initiale assez considérable ; c’est ce qui n’arrive pas dans le tir à charges réduites et dans le tir des canons de montagne.

On a muni les projectiles des canons de siège et du canon de 80 de montagne, d’une fusée spéciale, pourvue d’une boucle d’armement que tend la masselotte. C’est alors cette bande d’armement qui rapproche le porte-amorce du rugueux.

Fig. 174. — Fusée à double effet (de 25 millimètres).

La fusée fusante, ou fusée à double effet (fig. 174), a 25 millimètres de diamètre. Le corps de fusée est en bronze ; il se termine à sa partie supérieure par un plateau, aa, qui sert d’appui au chapeau mobile, b, et au barillet, c. Le plateau, a, est pourvu d’une graduation de 0 à 10, pour servir au réglage de la fusée ; dans l’épaisseur de ce plateau est percé un canal horizontal, d, qui relie l’appareil fusant à l’appareil percutant. À l’intérieur, le corps de fusée est analogue au corps de fusée de la fusée percutante Budin, dont nous venons de parler. La tige-bouchon, g, est en laiton ; elle est vissée par sa partie médiane dans le corps de fusée, sur le plateau duquel elle s’appuie.

Dans la partie moyenne, le filetage de la tige-bouchon est interrompu par une gorge circulaire, h, qui correspond avec la chambre à poudre, d, qui, elle, est remplie de poudre de chasse en grains. Cette gorge, h, communique avec le canal percutant par trois petits canaux verticaux, m, qui sont chargés avec des brins de mèche à étoupilles et qui débouchent autour du rugueux, p.

Le barillet est en métal mou, composé de 4 parties de plomb, 4 d’étain, et 1 d’antimoine ; sa forme est tronconique. Le tube fusant est en plomb étiré à la filière ; il contient du pulvérin tassé, qui brûle avec une vitesse de 13 millimètres exactement à la seconde ; le diamètre de ce tube étiré est de 4 millimètres. Après avoir été étiré, le tube est coupé en morceaux ; chacun de ces morceaux est enroulé sur le barillet. Le chapeau mobile, b, est en laiton ; il est percé de 22 trous, dont 21 sont numérotés de 0 à 20. La position de ces trous a été déterminée expérimentalement de telle sorte qu’ils correspondent aux durées de combustion de 1 à 20 secondes. Le 22e trou, non numéroté, sert à l’écoulement des gaz.

Cela posé, si l’on veut employer la fusée de 25 millimètres comme fusée percutante, il n’y a qu’à tirer l’obus tel qu’il est. Si l’on