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fond dans l’échancrure ; il sert, en outre, d’embase au levier A, qui permet de manœuvrer la culasse mobile.

Fig. 215. — Cylindre du fusil Gras.
Fig. 216. — Percuteur du fusil Gras.

Le chien du fusil produit, par l’intermédiaire du percuteur, l’inflammation de la cartouche. Ce percuteur (fig. 216) est une tige d’acier, dont la pointe frappe l’amorce de la cartouche. Enfin le ressort à boudin, qui est le véritable moteur du mécanisme de percussion, consiste en un fil d’acier d’un millimètre et demi de diamètre, qui est enroulé en hélice sur une longueur de 75 millimètres. Ce ressort entoure le percuteur ; il s’appuie, à l’une de ses extrémités, contre le fond du cylindre et à l’autre extrémité contre l’embase du percuteur. Lorsque les spires hélicoïdales du ressort à boudin se touchent, ce ressort peut résister à un effort de 17 kilogrammes.

Nos lecteurs connaissent maintenant le fusil Gras ; voyons comment on s’en sert.

Le coup est parti ; le tonnerre est fermé (fig. 219). Le soldat tourne franchement le levier A de droite à gauche et il retire la culasse mobile en arrière, jusqu’à ce que la tête mobile soit arrêtée par la vis-arrêtoir. Il rejette ainsi l’étui de la cartouche brûlée. Quand le levier est relevé, le coin d’arrêt a pénétré dans le cran de l’arme et le ressort à boudin est comprimé ; le tireur introduit la nouvelle cartouche et ferme le tonnerre en poussant très doucement la culasse mobile en avant. Il tourne ensuite le levier pour le rabattre complètement à droite. Dans ce mouvement la partie antérieure de la griffe achève de pousser la cartouche dans sa chambre. Il ne reste plus alors qu’à agir sur la détente D, pour que le chien C, devenu libre, ramène le ressort à boudin sur le percuteur, dont la pointe atteint alors l’amorce et détermine l’inflammation de la cartouche.

Fig. 217. — Baguette du fusil Gras.

La baguette du fusil (fig. 217), qui est en acier, sert à laver le canon et à décharger l’arme, dans le cas, très rare, où l’extracteur n’aurait pas agi avec efficacité. Enfin, l’épée-baïonnette (fig. 218), dont l’usage devient de moins en moins fréquent à mesure que les progrès de l’artillerie et les transformations de la tactique rendent moins probable les combats à l’arme blanche, se compose d’une lame, d’une monture et d’un fourreau.

Fig. 218. — Épée-baïonnette du fusil Gras.

La lame est en acier ; la poignée comprend le pommeau en laiton et le poussoir, sur l’extrémité duquel il faut appuyer pour enlever l’épée-baïonnette, une fois qu’elle a été fixée au bout du canon. Le fourreau