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Fig. 219. — Fonctionnement du fusil Gras.
A, levier de culasse mobile. — B, cartouche engagée dans le canon. — C, chien. — D, détente. — E, extracteur de la cartouche. P, percuteur avec sa tige et son ressort.


est en tôle d’acier, bronzé à l’extérieur.

Dans ses parties essentielles, le fusil Gras, adopté en 1874, ne diffère pas radicalement du fusil Chassepot, dont on commença la fabrication en 1866. Quand le fusil Gras fut choisi, le Ministre de la guerre et les membres des commissions de Châlons et de Versailles se rendaient bien compte que l’heure n’était plus très éloignée où nous serions forcés de modifier de fond en comble l’armement de notre infanterie. Il s’agissait donc de dépenser le moins d’argent possible, tout en assurant à nos fantassins un armement supérieur à celui des fantassins allemands. C’est ce problème qu’avait résolu le général Gras. Mais comme les fusils Lebel que nous possédons ne seront peut-être pas en nombre suffisant, il est à peu près certain qu’en cas de mobilisation, l’armée active aurait seule des fusils Lebel et que l’armée territoriale serait armée de fusils Gras, autrement dit de fusils modèle 1874 ; c’est pour ces raisons que nous avons cru devoir donner une description détaillée du fusil Gras.


CHAPITRE V

passage du fusil gras au fusil lebel. — la commission de versailles étudie les armes à répétition qui lui sont proposées par les armuriers et les ingénieurs. — résultats de ses recherches. — le fusil modèle de 1886. — la poudre sans fumée employée pour le fusil lebel.

Le fusil Gras était excellent, mais il était à peine adopté en France, que les Allemands poursuivaient, sans perdre un instant, la transformation de leur armement, et décidaient l’adoption du fusil à petit calibre. En même temps, ils songeaient sérieusement à munir leur fusil Mauser d’un mécanisme à répétition. Il fallait se hâter, pour n’être point inférieur à nos adversaires, au point de vue de l’armement de l’infanterie.

Le ministre de la guerre, — c’était le général Thibaudin — nomma, en 1883, une commission chargée de s’assurer, par une comparaison entre différents systèmes d’armes, si le fusil Gras devait être conservé, modifié ou remplacé.

Cette commission se réunit à Versailles, le 1er avril 1883. Présidée par le général Dumond, elle était composée du colonel Tramond, sous-directeur de l’infanterie, du colonel Gras, inspecteur des manufactures d’armes, du lieutenant-colonel Bonnet, commandant l’école normale de tir du camp