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Fig. 241. — Fusil à percussion centrale à double verrou.


la partie inférieure de la bouche du canon.

On voit dans la figure 241 le fusil à percussion centrale à double verrou.

On ajoute quelquefois un prolongement de la bande qui s’ajuste dans une entaille ménagée dans la bascule, entre les deux chiens. Un trou est pratiqué dans ce prolongement de la bande, et un troisième verrou sortant du côté gauche de la bascule pénètre automatiquement dans ce trou, le traverse, et va se fixer dans l’autre partie de la bascule. Ce crochetage des trois verrous s’opère donc simultanément, sans que l’on ait besoin d’agir sur la clef. Si l’on veut fermer le fusil, on le tient par la poignée avec la main droite ; avec la main gauche, on relève vivement le canon, et les trois verrous prennent leur place respective.

Nous devons une mention particulière à un fusil qui se distingue des précédents modèles par ce fait qu’il est pourvu d’un éjecteur automatique de la cartouche, après le coup tiré, et que le chien est supprimé. À l’imitation de ce qui existe dans les fusils de guerre, la cartouche, une fois tirée, est rejetée au dehors par un extracteur opérant automatiquement.

Les amateurs d’anglomanie appellent cette arme fusil Hammerless, du nom de l’armurier anglais qui l’a popularisée. Il est plus simple de l’appeler fusil sans chien.

L’invention d’un fusil sans chien est loin, d’ailleurs, d’être récente ; car le créateur du fusil à piston, Pauly, fabriquait des fusils sans chien, en 1821. Malgré ses efforts, il ne put parvenir à produire avec ce système une arme irréprochable, parce que la cartouche alors en usage ne se prêtait pas bien à la percussion centrale. La découverte et l’usage devenu général de la cartouche composée d’une capsule de cuivre, c’est-à-dire la cartouche dite Gévelot, ont rendu possible ce système, et de nos jours le fusil sans chien, sous le nom de fusil Hammerless, a conquis une vogue générale.

Nous représentons dans la figure 242 le fusil sans chien.

Il existe plusieurs modèles de fusil sans chien. Celui que nous représentons ici renferme deux extracteurs indépendants, et qui agissent énergiquement, après le coup tiré, pour expulser la douille vide. L’arme se charge absolument comme tout autre système de fusil à percussion centrale. Si le fusil est ouvert sans avoir tiré, le mécanisme de l’éjecteur n’opère pas ; il n’agit que juste assez pour permettre de prendre et sortir les cartouches chargées, mais il reste prêt à fonctionner dès que l’un ou l’autre des deux coups est tiré. L’arme étant alors ouverte, la douille vide se trouve projetée en arrière, et une nouvelle cartouche peut même instantanément être introduite