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Fig. 242. — Fusil Hammmerless, ou fusil sans chien.
C, cartouche rejetée par l’extracteur, ou éjecteur.


dans la chambre : si les deux coups sont déchargés, les deux douilles vides sont de même instantanément rejetées. En un mot, il est impossible d’éjecter, de faire jaillir du canon une cartouche non tirée, mais toutes les deux sont expulsées par l’éjecteur, isolément ou simultanément, dès que le marteau percuteur les a frappées, dès qu’elles sont tirées.

Il est des fusils sans chien à trois coups et à quatre coups, mais ces armes deviennent alors bien lourdes et d’un prix fort élevé. Le fusil sans chien à deux coups est déjà une arme assez chère (de 300 à 500 francs).

Comme il fallait s’y attendre, le grand développement qu’a pris, dans ces derniers temps, la fabrication des armes à répétition, a décidé quelques armuriers à fabriquer des fusils de chasse à répétition. Mais disons tout de suite que la nécessité d’une telle arme pour la chasse est très contestable.

En premier lieu, le prix des fusils à répétition, quand ils ne sont pas fabriqués sur une très vaste échelle, est très élevé ; ensuite, l’entretien du mécanisme de répétition exige beaucoup de soins ; enfin, le poids de la plupart de ces armes est très considérable.

Le fusil Winchester à répétition et à six coups, que nous avons représenté dans cette même Notice (fig. 497, page 238), a servi de modèle à ce genre de fusil de chasse, que nous représentons dans la figure 243. Comme nous avons décrit tout le mécanisme du fusil Winchester, nous n’avons pas à y revenir. Disons seulement que le fusil de chasse à répétition pèse 3k,600. Il ne peut guère servir que pour les chasses à l’ours, au lion, en un mot aux bêtes fauves, chasses au cours desquelles le tir à répétition offre d’incontestables avantages. Mais on ne saurait songer sérieusement à l’appliquer à la chasse, dans les conditions ordinaires. Un fusil qui porte à 300 mètres, qui tire six coups, qui pèse près de 4 kilogrammes, et coûte 500 francs, ne peut faire l’affaire d’un pacifique Nemrod de la plaine Saint-Denis.

Les opérations nécessaires pour la fabrication d’un fusil sont peu nombreuses. Nous les décrirons rapidement, telles qu’elles s’exécutent, soit à Saint-Étienne, soit à Liège, la fabrication étant à peu près la même dans tous les pays.

La pièce principale du fusil de chasse, c’est le canon. Les autres pièces auraient beau être parfaites, si le canon est défectueux, le chasseur n’a plus entre les mains qu’un