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Fig. 45, 46, 47. — Châssis-presse.


négative avec le papier chloruré, pour l’exposer à la lumière diffuse. Nous avons également fait connaître les moyens de débarrasser le papier des parties de chlorure d’argent non impressionnées par la lumière, c’est-à-dire le fixage de l’épreuve positive, ainsi que le virage, pour donner à l’épreuve le ton voulu. Nous n’avons donc pas à revenir sur ce sujet. Nous nous bornerons à décrire les appareils qui servent aujourd’hui au tirage des épreuves au chlorure d’argent ; car ces appareils ont reçu, depuis la publication de notre Notice, certains changements ou perfectionnements.

Fig. 48. — Châssis-presse anglais.

Les figures 45, 46, 47, 48 représentent les châssis-presse, tels qu’on les emploie aujourd’hui pour le tirage des épreuves au chlorure d’argent.

Nous disons que le tirage des épreuves positives sur le papier imprégné de chlorure d’argent est le procédé encore le plus universellement répandu. Ce n’est pas qu’il soit absolument exempt d’inconvénients. On a reconnu, dès les premiers temps de la création de la photographie sur papier, que les épreuves obtenues sur le papier au chlorure d’argent ont le grave défaut de s’altérer avec le temps. C’est par suite d’un défaut de soin dans le lavage de l’épreuve, que ce fâcheux résultat se produit. En effet, la plus faible trace de chlorure d’argent, ou d’hyposulfite de soude, laissée dans la masse du papier, par suite d’un lavage trop peu continué, altère l’épreuve, qui, au bout de quelques années, pâlit, sous l’influence de la lumière, et finit par disparaître presque en entier. Sans doute un lavage long et rigoureux met à l’abri de ce danger, mais il faut toujours s’en préoccuper, car le meilleur opérateur n’est jamais certain que le temps n’altérera pas un jour les dessins qu’il a obtenus avec le plus de soin.

C’est pour parer à cet inconvénient fondamental que, dès l’origine de la photographie sur papier, on a cherché de nouveaux moyens de tirage des positifs, et ici se rangent les nouveaux procédés de tirage, à savoir :

1o Au charbon ;

2o Au sel de platine ;

3o Au sel de fer ;

4o Au gélatino-bromure d’argent.

Procédé au charbon. — Le tirage des épreuves par ce procédé est fondé sur le phénomène chimique que Poitevin découvrit, il y a bien des années, et qui consiste en ce que la gélatine mélangée de bichromate de potasse est influencée par la lumière, de façon à devenir insoluble dans l’eau, même dans l’eau chaude ; tandis que la gélatine non touchée par la lumière demeure soluble dans l’eau, et peut être enlevée par des