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logé le piston suive lui-même le chemin à parcourir. En joignant les deux extrémités de ce piston flexible, on en fait une chaîne sans fin, qui se meut sur deux poulies. La poulie inférieure donne le mouvement, et la supérieure sert de moyen de renvoi.

Du premier étage de la tour, on a déjà sous les yeux un spectacle intéressant ; mais nous ne pouvons nous y attarder, il s’agit de monter plus haut : Excelsior !

Fig. 461. — M. Eiffel.

L’accès de la première plate-forme à la deuxième se fait par un escalier, ou par un ascenseur. Nous vous supposons, cher lecteur, assez déterminé et assez valide pour gravir l’escalier tournant, et nous allons commencer, avec vous, l’ascension par cette voie.

Il est plus pénible de gravir ce deuxième escalier ; car ses marches sont assez étroites, et sa révolution sur son axe est un peu courte ; ce qui oblige à tourner sans cesse. Mais si votre organisation vous a suffisamment prémuni contre le vertige, vous supporterez facilement cet exercice. Du reste, la vue est continuellement arrêtée par l’entrecroisement extraordinaire de poutres métalliques qui servent de cage à l’escalier ; et si l’on veut combattre le vertige, il faut s’appliquer à regarder avec soin le mode d’articulation des pièces, composant la carcasse de la tour.

C’est, en effet, une véritable merveille que cet assemblage de petites poutres de fer, en nombre incalculable, dont le treillis constitue toute la structure de la tour. Quand on se reporte par la pensée à la manière dont ces mille jointures métalliques ont été assemblées et fixées, on ne peut s’empêcher d’admirer la hardiesse de l’homme et les ressources de l’industrie, qui ne recule devant aucune impossibilité apparente.

La première partie de la tour n’offrait pas de difficulté de construction ; mais, pour élever la partie allant de la première plate-forme à la deuxième, on ne pouvait se servir des procédés de montage qui avaient été suivis pour porter la construction métallique à la hauteur de 50 mètres. Les poutres métalliques ne pouvaient, en effet, être posées dans l’espace, où tout appui manquait. Le procédé de construction adopté fut d’une hardiesse remarquable. On éleva quatre grands pylônes, en charpente, de 45 mètres de hauteur ; et sur ces constructions de bois provisoires, on posa les poutres de fer, destinées à relier les quatre faces des montants de la tour. Ces quatre montants furent rapprochés peu à peu, par le moyen employé dans ce cas, et qui consiste à faire écouler une provision de sable qui, par sa chute, soulève les arbalétriers : ce qui rapproche progressivement les piles mobiles des poutres métalliques.

Pour monter le reste de la partie métal-