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On en fait donc, par la galvanoplastie, un premier moule, au moyen duquel on obtient ensuite autant de copies galvanoplastiques qu’on le désire, et qui sont identiques à la planche de plomb primitive. Ces clichés sont ensuite aciérés, pour les rendre plus résistants, et on les livre à l’impression.

Quand la couche d’acier commence à s’user, on peut en déposer une nouvelle par la galvanoplastie, et les planches peuvent encore servir aux tirages.

Dans la maison Lemercier, à Paris, on emploie le même procédé, avec quelques variantes. On prend, sur une feuille de gélatine bichromatée, une épreuve négative, et après le temps voulu d’exposition à la lumière, on lave la feuille à l’eau chaude, pour développer l’image. On obtient ainsi une planche représentant l’original par des creux ou des reliefs de gélatine d’une délicatesse inouïe. On durcit cette feuille de gélatine, en la plongeant dans une dissolution d’alun, et on la fait sécher. Elle est mise alors sur une plaque d’acier, que l’on recouvre d’un bloc métallique d’alliage d’imprimerie, et l’on comprime le tout, à la presse hydraulique, sous une pression d’environ 1 000 kilogrammes par centimètre carré. Après la pression, la feuille de gélatine, sans être aucunement altérée, a laissé dans le métal son empreinte très fidèle. On a ainsi un moule parfait, que l’on place dans un appareil spécial, la presse photoglyptique ; on recouvre le moule de papier légèrement humide, après l’avoir rempli de gélatine colorée et maintenue liquide par la chaleur, et on presse. Quand on retire la feuille de papier, elle a reçu l’empreinte du dessin, lequel s’est formé par des épaisseurs plus ou moins fortes de gélatine colorée. Les grands creux ont donné les noirs ; les demi-teintes, les demi-creux ; dans les blancs toute la gélatine ayant été chassée par la presse, le papier est à nu et donne les blancs.

Les épreuves photoglyptiques ressemblent aux épreuves ordinaires de la photographie. C’est une manière de tirer à bas prix un grand nombre d’épreuves d’une photographie, sans passer par les opérations ordinaires du tirage des positifs.

La photoglyptie n’est donc pas, à proprement parler, de la gravure photographique. Nous ne l’avons mentionnée ici que parce qu’elle joue un certain rôle dans l’industrie générale de la photographie, particulièrement pour la reproduction des tableaux. Ces reproductions peuvent être obtenues en nombre considérable, ce qui rend ce procédé industriel. En effet, on tire jusqu’à 1 000 épreuves avec un seul moule.

Pour reproduire des tableaux en photographie et en tirer un grand nombre d’épreuves, la photoglyptie offre de très grands avantages. On sait que M. Lemercier a publié de belles collections de photographies de tableaux obtenues par ce moyen, et que l’on doit à M. Goupil et à Ad. Braun, de Munich, plusieurs collections du même genre.

La photoglyptie peut donner des épreuves colorées, en teignant la gélatine avec des substances de couleurs diverses.

gravure photographique en creux.

La transformation des photographies en gravures en creux (taille-douce), qui a beaucoup occupé les industriels, au début de cet art, est aujourd’hui très délaissée.

Il faut dire qu’elle a fait peu de progrès depuis sa création, qui remonte aux premiers temps de la photographie. La difficulté réside toujours dans la production du grain, qui remplace les tailles de la gravure en creux. Garnier, Poitevin, Baldus, Tessié du Motay et Maréchal, Nègre, etc., ont obtenu, dès l’année 1850, de très bonnes gravures en taille-douce par des procédés photographiques. Ils repro-